Les inventrices et leurs inventions – Aitziber Lopez et Luciano Lozano

« Dis maman, est-ce que les femmes peuvent être inventrices? » Une phrase d’enfant qui sous-entend bien des choses. Pour lui répondre, rien de tel que le livre « Les inventrices et leurs inventions » pour lui en donner la preuve par l’image.

Lorsqu’on pense invention, bien souvent on pense à des hommes. Mais de nombreuses femmes ont également de la suite dans les idées. Grand nombre d’entre elles ont rencontrés bien des difficultés à déposer des brevets car elle ne pouvait le déposer seule. Toute femme devait être accompagné d’un homme soit de son mari, de son père ou de son frère. Sinon, il fallait biaiser en se faisant passer pour un homme. Ce principe a été imposé dans de très nombreux pays, même en dehors de l’Europe jusqu’au 20ème siècle. Il existe encore quelques rares pays où les droits de la femme restent entre parenthèses et il n’est pas possible pour elle de déposer de brevets.

Allons à la rencontre de quelques femmes inventrices du 19ème et 20 siècle. Margaret A. Wilcox, était l’une des rares ingénieures en mécanique aux Etats-Unis. Elle fait le constat qu’il fait drôlement froid dans les voitures l’hiver. Elle crée alors un chauffage pour les voitures. Une trouvaille très bien accueillie même si le concept n’a pu être développé. En effet, la température de l’air montait très haut et il était impossible alors de la maîtriser. Toutefois, son idée serait à l’origine des systèmes de chauffage équipant les voitures actuelles.

A l’époque où l’on avait pas encore la télévision et les jeux vidéos, les enfants s’occupaient autrement en jouant dehors ou à des jeux de société. Elizabeth Magie Phillips eu l’idée de créer un jeu qui se nommait auparavant « Le Jeu du propriétaire foncier ». L’objectif était de montrer au gens ce qu’engendre le monopole des possessions de terre et des resources. Au final, les plus riches continuent de s’enrichir et les plus pauvres s’appauvrir. Depuis le 6 février 1835, ce jeu commercialisé dans le monde se nomme le « Monopoly ».

Suite à la naissance de sa première fille, Marion O’Brien se retrouve confrontée à la pénible tâche de devoir laver les couches sales, ainsi que les vêtements et les draps souillés sans cesse. Pour éviter que le linge soit trempé, elle conçoit un couvre culotte avec la même matière imperméable comme celle des rideaux de douche. Elle nomme son invention Boater qu’elle fait breveter en 1951. Deux ans plus tard, elle vend son brevet pour un million de dollars à la société Keko.

Recevoir chez soi c’est bien mais faire la vaisselle par la suite c’est beaucoup moins sympathique. Josephine Garis Cochrane décide de mettre en place un système plus pratique pour rendre cette tâche moins pénible. Elle conçoit une sorte de chaudière en cuivre avec une roue. A l’intérieur de l’objet, quelques étagères permettant de déposer un peu de vaisselles salies ainsi elles étaient aspergées d’eau chaude. Ce n’est pas elle qui est la première à inventer le lave-vaisselle, mais c’est elle qui en a l’idée de le commercialiser aussi auprès des particuliers que des professionnels.

Stéphanie Kwolek a consacré sa recherche à l’étude des polymères. On les trouve aussi bien à l’état naturel comme dans la soie ou synthétique comme dans le polyéthylène. Suite à une expérience dans son laboratoire, elle obtient une matière liquide et opaque ce qui était inhabituel. La sérendipité lui a permis de découvrir une chose incroyable. Elle poursuit sa recherche sur le résultat contre l’avis de son entourage. Ainsi elle a donné naissance à une fibre hyper-résistante souple et légère que l’on retrouve dans de nombreux objets tels le gilet pare-balle, les navettes spatiales, les casques de pompier… La fibre se nomme le kevlar.

Benjamin Coston a l’idée de créer des fusées de signalisation à une époque où les transmissions radio n’existaient pas encore. Toutefois, il n’eut pas le temps de finaliser son projet. C’est alors son épouse, Martha Coston, veuve avec trois enfants qui décide de poursuivre son travail. Elle arrive a faire breveter son invention en se faisant passer pour un homme. Et ainsi, elle demande l’aide d’artificier pour la fabriquer. Une chose qui aurait impossible à faire en tant que femme.

Le scientifique Irving Langmuir est si impressionné par le travail de Katherine Burr Blodgett qu’il lui promet un poste à la fin de ces études. Une fois qu’elle intègre son laboratoire, ils travaillent ensemble à faire des expérimentations. Des recherches qui lui ont permis de créer le verre antireflet. Une matière devenu indispensable pour la création de lentilles de télescope ou d’objectifs d’appareil photo.

Hedy Lamarr n’était pas seulement une femme d’un très grand charme. Sous la beauté se cachait une intelligence hors pair. Pendant la Seconde Guerre mondiale, avec le compositeur George Antheil, ils ont inventé le « système secret de communication ». Un outil de transmission sans fil qui détectait des bombes sous-marines. Un système qui a permis d’inventer bien des années plus tard le wi-fi.

Pour faire une piqure autrefois, il fallait s’y prendre à deux mains. Les seringues en métal étaient très difficile à manier. Letitia Mumford Geer, infirmière new-yorkaise invente une seringue en verre utilisable avec une seule main. Ainsi avec l’autre main, elle peut maintenir soit le patient ou la zone à piquer. Elle a fait breveter son invention en 1899.

Il y a des femmes dont la seule chose que l’on sache d’elle c’est une invention. C’est le cas de l’américaine Sarah Mather. En 1845, elle fait breveter le périscope sous-marin. Grâce à l’évolution technologique, le tube muni d’une lampe a été perfectionné pour devenir un incontournable des sous-marins.

Helen Murray Free hésitait entre l’anglais, le latin et la chimie. Son coeur se dirigea vers son dernier choix et elle a bien fait. Car a peine ses études terminées qu’elle intègre un laboratoire qui lui permet de rencontrer son mari. Ensemble, ils créent les premiers tests diagnostiques pour différentes maladies comme le diabète. Il suffit d’uriner ou de déposer de la salive sur une bandelette pour avoir un résultat immédiat. Pratique et efficace et surtout toujours utilisées de nos jours.

C’était bien connu qu’à une certaine époque les marins ne savent pas nager. Maria Beasley a pensé à eux grâce à l’une de ces inventions qui va connaître un très grand succès grâce au naufrage du Titanic. Quelques canots de sauvetage qu’elle a crée étaient attachés au paquebot. Les personnes qui ont pu monter à son bord ont été sauvés. Alors merci qui? En plus, ils contenaient même des compartiments hermétiques permettant de conserver des provisions.

Un jour lors d’un trajet en tramway à New-York en 1903, Mary Anderson fait un constat navrant. Le trajet est bien long. Normal, car le conducteur doit fréquemment s’arrêter pour nettoyer sa vitre couverte soit de pluie ou soit de neige. Si le conducteur pouvait actionner un petit balai sur sa vitre cela serait plus pratique. C’est ainsi qu’elle a crée l’essuie-glace. En 1907, elle arrive a déposé le brevet et à son nom.

Vous croyez que la liseuse est une invention moderne? Et bien ce n’est vrai. Angela Ruiz Robles invente une « encyclopédie mécanique ». Il se compose d’un boîtier dans lequel on trouve des bobines sur lequel est enroulé du papier. On pouvait changer les bobines pour changer de livres. En bonus, une petite lampe intégré permettant de lire où l’on voulait et quand on voulait. Malheureusement personne n’a cru en son invention qui tomba dans l’oubli pendant longtemps.

De même, vous croyez que la vidéosurveillance est une invention récente? Et bien c’est également faux. Marie Van Brittan Brown vivait dans un quartier assez sensible. Comme elle était souvent seule à son domicile, elle avait équipé sa porte d’entrée d’un micro et d’une caméra qui se déplaçait verticalement via quatre oeilletons. Sur une télévision en circuit fermée, elle pouvait voir qui était derrière la porte et elle pouvait même lui parler. Elle avait le choix entre ouvrir la porte ou soit émettre un signal sonore avant d’avertir ces voisins. Comme c’est une femme et qu’elle est noire, son invention ne pourra être commercialisée. Toutefois, d’autres se sont saisis de l’idée et ont fait fortune.

Des histoires très intéressantes où juste quelques informations nous sont communiquées. Peut-être est-ce suffisant pour piquer la curiosité des enfants, fille et garçon, pour en savoir plus. Les dessins de Luciano Lozano donnent un côté des chaleureux à chaque récit en double page. Le style et les couleurs font penser à d’anciennes illustrations de la littérature jeunesse anglaise. Cela correspond assez bien à l’esprit de ces femmes des siècles derniers. Même s’il manque des dates et quelques compléments d’informations, le livr e est très intéressant. Un angle rarement choisis et qui a pourtant tout son intérêt.

N’hésitez pas à mettre ce livre dans les mains de vos enfants car ils sauront que tout comme les hommes, les femmes aussi contribuent à la création et à l’amélioration du quotidien.

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