L’assassinat d’Hicabi Bey – Alper Canigüz

Alper Kamu (et pas Albert Camus) n’est pas un enfant ordinaire. Il préfère rester chez ses parents que d’aller à la maternelle. Et quand un horrible crime se déroule, il va tout faire pour le résoudre. Vous doutez de ces compétences?

Il sait lire, écrire, compter et réfléchir. A 5 ans, Alper Kamu a lu plus de romans que ses deux parents réunis. La maternelle c’est bien trop ennuyant pour lui. Par conséquent, il arrive à négocier à ces parents qu’il reste à la maison à la place. L’ennui, il ne connaît pas. Il y a toujours des choses à faire. Souvent, il joue au foot avec ces copains dans son quartier d’Istanbul.

« À l’approche de mon anniversaire, j’ai passé le plus clair de mon temps posté à la fenêtre, à observer les gens au-dehors. Ils traversaient la vie tantôt accélérant, tantôt ralentissant, et émettaient toutes sortes de bruits, le regard sans cesse en mouvement. J’étais malade à l’idée qu’un jour je deviendrais l’un d’eux. Malheureusement, il n’y avait aucune autre issue possible ; le temps s’écoulait, inexorable, et je vieillissais vite. »

Mais un drame va se passer en face de chez lui et il est un témoins clé. On l’emmène puis on l’interroge. Très vite, les enquêteurs se rendent compte que ce petit bonhomme a de la suite dans les idées. Même s’il oriente les policiers vers la piste de la terreur du quartier, ils inculperont l’handicapé mental, Ertan le Timbré. De son côté, il va chercher à comprendre ce qui s’est passé et trouver le vrai meurtrier de l’ancien policier, Hicabi Bey. Lui sait que le meurtrier n’est pas Ertan. En allant à droite à gauche, il pose des questions car la vérité se cache dans les informations des habitants du quartier. De terribles secrets vont se révéler lui permettant de trouver la vérité au nez à la barbe des institutions dont c’est le boulot. Le gamin est tellement malin qu’il va même arriver à faire du chantage au patron de son père pour éviter qu’il soit muté dans une autre ville.

Au début, j’avoue j’étais dubitative face à un gamin haut comme trois pommes très éloquent et brillant. A 5 ans, les enfants sont plutôt dans une phase d’apprentissage avec beaucoup de questions. Lui, lit du Tchekhov pour se faire plaisir et n’hésite pas à tenir tête au caïd de son quartier. Il dégaine même son pistolet en plastique Dallas Gold. Pourquoi pas ne pas accepter cet étrange postulat, ce genre de chose assez étrange ne manque pas en littérature. Il boit même un peu d’alcool en finissant les verres de raki de certains adultes. Que va t’il devenir adolescent? L’auteur fera peut-être une suite pendant sa période adolescente avec les hormones en feu déjà qu’il pratique la masturbation de façon répétée. Et puis, dans les quartiers populaires il se passe toujours quelque chose n’hésitant une enquête. Cela pourrait donner un roman noir assez explosif avec mélange de sperme et de sébum. Bref, une fois que l’on a accepté l’âge d’Alper Kamu, je me suis laissée porter par l’histoire et surtout par la verve pointue, cruelle et cynique du gamin. Un chapitre sur la fin m’a terriblement ennuyé quand il discute avec son ami imaginaire dans « Ainsi hallucinait Zarathoustra ». Les champignons hallucinogène ce n’est pas bon non plus pour les auteurs par moment. Une pensée philosophique de trop à mon goût qui gâche la lecture et coupe le peu de dynamisme déjà présent. En conséquence, je patine un peu à continuer l’aventure et je suis ravie d’aller à la fin. Une certitude, je ne vais pas découvrir très rapidement un autre livre d’Alper Canigüz.

Un roman policier où l’enquête est mené par un enfant de 5 ans cela déroute? Que dire quand il parle avec des êtres imaginaires qui n’apporte rien au récit?

Merci à Belette de cette lecture

L’avis de Belette : « Un roman policier qui défrise et où suivre les monologues d’Alper Kamu, ainsi que ses pensées, ses traits d’esprits, est bien plus intéressant que de savoir qui a tué Hicabi Bey, le vieux grincheux qui écoutait sa télé à fond la caisse. »

L’avis de Collectif Polar : « Un polar atypique, drôle, inclassable et désopilant . »

 

 

13 commentaires

  1. Chez moi aussi le chapitre « Ainsi hallucinait Zarathoustra » m’a pompé grave mais pour le reste, j’ai aimé le côté rafraichissant et humoristique du personnage.

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