
Lors d’un tournage à Hollywood, l’actrice principale d’un film subit une agression. Un inconnu lui a dessiné un pénis sur la joue gauche. La police mène l’enquête pour identifier le coupable.
4e de couverture
Hollywood, années 50. Au cœur de l’usine à rêves du cinéma, l’immense actrice Betty Pennyway est victime d’un crime sans précédent et particulièrement abominable. L’affaire fait la une de toute la presse et l’Amérique entière est en émoi.
La police de l’Etat fait appel au peu orthodoxe inspecteur Hernie Baxter pour mener cette délicate enquête qui secoue tout le petit monde du 7ème Art.
C’est une investigation sombre et mystérieuse fouillant dans les recoins les plus obscurs de la ville de Los Angeles qui s’engage, un périple aux confins de la folie qui risque bien de le mener jusqu’aux portes de l’enfer…
Dans la lignée de son exploration des récits de genre, après le western (-20% sur l’esprit de la forêt), la romance (Et si l’amour c’était aimer ?) et le récit de voyage (Carnet du Pérou), c’est au polar que se confronte cette fois-ci Fabcaro avec Moon River. Des victimes sont à prévoir.
Mon avis
Quand on se lance dans la lecture de Fabcaro on sait que l’on va vivre une aventure étrange. Une fois encore, l’absurde et l’étrange sont de mise. Comme aucun genre n’est interdit, le bédéaste décide de se lancer dans le polar. Pourquoi vouloir faire quelque chose d’ordinaire? Il se lance dans une histoire complètement hors cadre. Une comédienne se fait dessiner une bite sur la joue gauche et il faut trouver le criminel. Par conséquent, pendant le tournage on ne verra que son profil droit. Mais son partenaire ne veut pas que l’on voit son profil gauche car le droit est le meilleur. Par conséquent, l’un derrière l’autre, ils jouent des scènes d’émotions totalement décalée. C’est incohérent. Les flics mènent l’enquête. On découvre des mecs proprets sur eux. Quand ils ouvrent la bouche, des vicieux pervers dégueulasses. « A moins qu’il ne s’agisse d’un sérial biteur? » Une belle femme est une opportunité de rajouter un nom au tableau. Quand l’un rencontre les ex de la starlette, il ose dévoilé devant tout le monde leurs relations allant jusqu’à des objets. Etrange. « Tout ça est bien triste, M. Baxter, mais comme disait Lamartine, « Une bite sur la joue et le monde est dépeuplé »… » Ce qui surprend est aussi les changements de style graphique et les récits dans les récits. Fabcaro s’introduit et parle du travail de cette bd.
« – Oui, un polar très noir et angoissant sur une actrice qui se réveille un matin et quelqu’un lui a dessiné une bite sur la joue.
– Oh excellent, c’est une métaphore de la place de la sexualité et de ses dérives dans une époque dominée par l’immédiateté et l’éphémère où la célébrité s’impose autant comme générateur de fantasmes que de frustrations en incarnant des modèles factices inaccessibles…
– Non, non, juste elle a une bite sur la joue. »
Le sujet est-il intéressant? Trouvera t’il son public? « J’hésitais entre le polar et le détournement de livre pour enfants, « Testicule la libellule » ». Et on trouve une autre ouverture avec deux personnages avec la même posture et avec un texte qui change. Les textes s’amusent avec plusieurs niveaux de langue. Sans oublier le détournement de nombreux éléments de culture populaire comme « Drôles de petites bêtes ». A lire pour ne pas oublier la force de l’absurde et que la bd est un outil d’une grande richesse.
Une lecture rare et déstabilisante qui nous incite à travailler notre imaginaire et notre créativité. Seul nous, nous mettons dans des cases.
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