
La vie tranquille de Jeremiah et Kurdy est remise en question. L’arrivée d’un homme noir enchaîné reste annonciateur de mauvais présages. Très vite, les radicaux pointes le bout de leur nez.
4e de couverture
Après le chaos
En perpétuelle errance sur des terres dévastées, confrontés à d’autres survivants qui reproduisent à l’identique tous les travers qui ont déjà conduit la planète à sa destruction, Jeremiah le réfléchi et Kurdy la tête-brûlée ont l’art de mettre les pieds là où il ne faut pas. Dans ce monde anéanti par la folie des hommes, la règle du jeu, c’est la loi du plus fort, dans l’âpre violence d’un retour aux premiers âges.

Mon avis
Assez vite, on rentre au coeur de l’histoire. Hermann nous invite à penser la société. Nous ne sommes pas dans un siècle passé mais dans un futur bien sombre. Sans surprise, on retrouve les ultra-conservateurs qui prônent l’entre-soi, un système pyramidal, donc un lieu de domination marqué, d’exclusion et de violence. Ainsi, on se trouve ce système chez les blancs nommé Survival et chez les noirs, Afromérica. L’originalité est de mettre en avant un peuple noir assez absent dans le monde du 9e art et aussi loin des clichés racistes.
On trouve deux camps, ceux qui veulent faire du lien et ceux qui veulent s’isoler. Jeremiah et Kurdy se retrouvent malgré eux au milieu de ce bordel qui sent la guerre avec des relents de haine avec le rappel à l’esclavagisme. La tension monte progressivement avec des rebondissements assez bien amenés. Kurdy apprend à des enfants à se servir de lance-pierre avec précision. Il partage avec plaisir car lui aussi possède une âme d’enfant et d’espièglerie. Les gamins lui rendront bien son implication envers eux. Le méchant a posé des puces sur des gros félins pour les manipuler afin de tuer qui il veut. Dévorer un humain, c’est très facile pour elles.
Le souci est encore le nombre de pages à respecter pour la pré-publication en presse. Le bédéaste prend le temps d’installer un cadre pour nous embarquer et comprendre les complexités. Et là, on doit arriver à la fin et tout doit se clôturer rapidement. Le coup de Survival touché par la grippe et donc ils meurent les uns après les autres, est assez facile. Même si on sait que c’est une technique pour tuer des gens comme stratégie d’effacement. Dans l’autre camp, les jeunes prennent le relai pour proposer une nouvelle société. La petite équipe pourra s’adapter grâce à l’amitié. Même si on ne connaît pas qui est celui qui tire les ficelles et qu’il a de l’argent. Par conséquent, qu’est-ce qui empêche de retrouver des bras droits? La fin va trop vite et bâcle les portes ouvertes. On aurait pu imaginé tellement de choses avec de nouveaux alliés pour reprendre leur vie comme avant. C’est frustrant car on ne doute pas qu’Hermann aurait pu inventer des choses incroyables. Espérons que le prochain album nous décevra moins. On devrait toujours avoir de magnifiques paysages.
Une lecture pleine d’aventure qui nous tient en haleine jusqu’à nous laisser au bord de la route. Dommage.
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