Garder un parc, n’est pas de tout repos. Le gardien en sait quelque chose et les ennuis ne manque jamais. Avec la nouvelle directrice, les ennuis ne manquent pas.

4e de couverture
Pour les enfants du quartier, le parc est un inoffensif jardin public. Mais pour son gardien, c’est un nid de sombres créatures qu’il est le seul à voir : asocial et atteint d’un solide trouble de la rêverie compulsive, Providence s’est donné pour mission de protéger les promeneurs malgré eux. Sa tâche se complique lorsqu’un livre étrange sorti des eaux troubles du lac libère un bestiaire terrifiant et attire l’attention des très louches services psycho-sanitaires… Talonné par une nouvelle directrice bien plus versée dans le jargon du management que dans l’occulte et déterminée à gérer le parc comme une véritable start-up, le gardien lutte contre l’appel d’un autre monde : noyé dans les brumes du lac, le reflet d’une étrange maison où il serait enfin en paix l’attire irrésistiblement… Une sublime variation sur l’univers et le personnage de Lovecraft, rendant hommage à l’imaginaire sous toutes ses formes.

Mon avis
Quand on regarde la couverture, on est tout de suite emporté dans un univers singulier. Daria Schmitt possède un savoir-faire graphique assez surprenant. Elle mélange une maîtrise réaliste et une touche propre à la linogravure avec de nombreux traits. Tout cela dans un monde fantastique, l’étonnement sera de mise. Quel plaisir de voir que l’on peut être toujours étonné par le 9e art. Pour garantir du loufoque, rien de tel que de s’inspirer d’une nouvelle de Lovecraft. D’ailleurs, on pourra la découvrir en français dans la bande dessinée. On tourne les pages doucement pour prendre le temps de bien regarder l’ensemble des détails qui sont omniprésents. Sans oublier de faire attentions aux personnages d’une grande richesse avec leur caractère. On s’attache autant qu’on les déteste que cela soit les enfants, soit les vieilles, la patronne ou les chats. L’intrigue qui tourne autour d’un cahier bien étrange. On ne comprend pas tout et ce n’est pas important. Le plaisir reste totalement intact. L’arrivée de carpes, de fantômes et d’autres choses contribue au merveilleux de la lecture. Le petit plus sont des références au changement climatique « Puisque je vous dis que nous n’y sommes pour rien! Vous avez entendu parler du changement climatique?! » (p. 71) et au monde de l’entreprise : « Notez tout de même que, générer du stress au sein d’une équipe est une stratégie contre-productive. Nous développerons tout ça en réunion ce soir. » (p. 31). Le choix du noir et blanc avec des couleurs mauve ou bleu qui débarquent apportent une curiosité au regard. Une lecture qui est une vraie pépite à avoir dans sa bibliothèque et à offrir aux fans de SFFF.

Une bande dessinée étonnante qui surprend autant qu’elle séduit. Impossible de ne pas suivre le travail de Daria Schmitt par la suite.

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Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.