
Au sein des familles, on ne traite pas de la même façon, les garçons des filles. L’idée qu’il faut protéger les demoiselles reste omniprésente. Pourquoi, il faut apprendre à regarder les choses dans l’ensemble et plus s’interroger au lien de légitimer les agresseurs.
4e de couverture
Chadia ne supporte pas l’éducation inégalitaire qu’elle reçoit. Elle veut être traitée comme ses frères, à égalité !

Mon avis
Chadia Chaibi Loueslati propose un album pour partager un récit de sa vie et d’une réfléxion. Lors d’une soirée avec ces filles, elle leur partage une anecdote lorsqu’elle aussi était une adolescente. Issue d’une famille nombreuse, les parents avaient leurs idées bien conçues sur les filles et les garçons. Les filles portent l’honneur de la famille avec leur virginité. Si elle sorte, elle risque de rencontrer un garçon qui peut leur voler ou elle peut le donner. Mais en cas de viol, elle est répudiée et n’a plus sa place auprès de sa famille. Elle est devenue un produit impropre à la vente. Alors que les garçons font ce qu’ils veulent, même un viol. Qu’importe les répressions ne viendront pas le taquiner d’aucune façon. Il pourra même s’enorgueillir avec ces potes et revendiquer une posture de virilité. Alors comment faire pour essayer de s’épanouir dans une famille ultraconservatrice? Elle n’a pas le droit de choisir ce qu’elle va porter. Elle n’a pas le droit de sortir seule à part pour l’école et la bibliothèque. Elle n’a pas le droit de choisir son parcours scolaire. Que lui reste t’il? Un petit bout à l’école avec la bande de pote, alors elle peut fumer et rêver de garçons. En plus, une fille de la cité s’est faite violer. La fille a du partir et lui, continue sa vie l’air de rien. La bédéaste a du même fugué pour respirer un peu. Là elle est confronté à d’autres filles dans des situations très graves. Au final, elle est revenue dans sa famille et a eu son bac. L’intérêt de la bd montre une parole libre et les réflexions sur les libertés des femmes et les constructions mentales. Et elle montre une famille arabe, très très rarement représentées et sans les clichés racistes qui vont avec. La représentativité est nécessaire surtout dans le 9e art. Par contre, cela reste assez gentil sans être plus poussé avec la présence de la religion, la volonté de conformisme sociale, la volonté de changement de classe pour les enfants, les contractions marquées dans le discours, la violence, les menaces… C’est assez léger et surfait. Surtout quand on voit la couverture, on s’attend à la vraie révolte, de la colère, des chamboulements profonds… On s’attend à un récit de lutte profonde avec l’acquisition de droits. Du coup, la déception se fait. C’était sympa à lire car le dessin est très lisible, la police d’écriture assez grosse, peu de texte à lire… La bichromie avec du rose incite à se concentre sur l’essentiel, l’amour de la famille.
Une lecture qui semblait très engagée et prometteuse qui nous laisse sur notre faim.
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