
Une nouvelle compagnie de taxi vient d’ouvrir et gagne le monopole. Le pauvre M. Dussiflard va perdre son emploi. Benoît Brisefer refuse de baisser les bras.
4e de couverture
Une nouvelle compagnie de taxis, avec de splendides voitures neuves a ouvert depuis peu ses portes à Vivejoie-la-Grande, la ville de Benoît Brisefer. C’est une rude concurrence pour monsieur Dussiflard. Mais le directeur de cette nouvelle compagnie ne s’occupe pas que de taxis. En informant la population de l’arrivée imminente d’un nuage toxique, il espère faire fuir tous les habitants du village.

Mon avis
On aurait pu croire que le premier tome présenterait Benoît Brisefer. On nous présente le gamin comme brillant, gentil, poli et qui aime les fleurs ainsi que les animaux. Par contre, il ne joue avec les enfants de son âge. Quand il tape dans un ballon, il explose. Là se dévoile ses dons. Il possède une grande force, saute très haut et souffle fort. On ne sait pas comment il a développé ses dons et depuis quand il les a. Aucune information là-dessus, d’ailleurs, on ne voit jamais ces parents. Il ère seul dans les rues et s’ils ne rentrent pas chez lui personne ne s’inquiète. C’est étrange. Un gamin de 8/9 ans qui est totalement libre n’étonne jamais personne. A moins que comme tout le monde le connaissent, c’est normal et très sécurisé. Par contre, personne ne veut croire qu’il est très fort. A cette âge là, on a tendance à mentir.
Peyo pose la structure de base de la série avec son héros. Il se rend compte qu’il y a quelque chose d’étrange. Son ami, M. Dussiflard, conducteur de taxi, risque de perdre son travail à cause d’une grande entreprise de taxi. Un de ces chauffeurs casse le véhicule du papi. Il va voir le chef, M. Poilonez, qui lui fait des flatteries. Le papi a oublié sa casquette et retourne sur place. Voilà qu’il entend le complot qui se prépare. Benoît qui l’attendait s’inquiète. Il va à la police et on ne le croit pas. Encore une fois, les adultes doutent de lui et préfèrent croire les criminels. L’argent achète l’éthique des représentants de la loi. L’enfant décide alors de faire justice tout seul, même si ce n’est pas très réaliste. Là, il vit avec le grand-père de grandes aventures. Par exemple, ils échouent sur une île où un ancien patron d’une grande banque profite de la vie. Il insiste sur sa liberté. « Pas d’usines! Pas de bureaux! Pas de monuments! Pas d’autos! Pas de trams! Pas de métro! Pas de loyer! Pas de concierge! Pas de voisins! Pas de journaux! Pas de télévision! Pas de téléphone! Pas de politique! Pas de guerre! Pas de bombe atomique! Pas d’argent! Donc, pas de budget, pas de comptes, pas de factures… et pas d’impôts!! Pas de soucis vestimentaires! Pas de cravate! Pas de faux col! Pas de chaussures! Pas de peigne! pas de rassoir! Pas de contrôleurs des contributions! Pas de gendarmes! Pas de voleurs! Pas de belles-mères! » (p. 44).
Ce qui ressort dans cette liste est l’évocation de la bombe atomique. Qui a vraiment peur de cela? Et pourquoi dans une histoire à destination des enfants aussi? Le sujet n’en reste pas là. On voit un hélicoptère qui libère un nuage rose au dessus de la ville. Le maire reçoit un courrier et lance une alerte. « Habitants de Vivejoie-la-Grande! Un nuage radioactif se dirige en ce moment sur notre ville et menace de nous anéantir d’un instant à l’autre! » (p. 54). Cela amène à un grand mouvement de foule où l’on peut lire des commentaires très gratinés : « C’est la fin du monde! », « Avec leurs sales bombes atomiques! » ou « Bobonne, où est-tu? ». Une façon de représenter aussi la société et là on voit plus de femme. Elles sont encore une fois des mères de famille, des épouses mégères ou des demoiselles jolies innocentes. Une sous-représentation qui en dit lourd sur les représentations d’une époque qui surprend un lecteur plus moderne. On sent un dessin figé et très contrôlé qui respecte les codes de l’époque. Les enfants du 21e apprécieraient-ils toujours?
Une lecture qui propose un voyage dans le temps à la rencontre d’un gamin qui fait le bien sans même comprendre la société.
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