22h05 rue des Dames

Raconter l’histoire d’un pays à travers une bd, c’est le défi qu’ont décidé de relever Jean-Luc Cornette et Vanyda. A travers une famille, on découvre le Laos avec ces renversements politiques. Tout à chacun, tente de survivre malgré les blessures.

4e de couverture
En se basant sur la vie de sa famille, Vanyda, avec la complicité de Jean-Luc Cornette au scénario, raconte l’histoire du Laos, des années 30 à aujourd’hui. 80 années durant lesquelles ce pays d’Asie du Sud-Est connut la guerre d’Indochine et du Vietnam, et devint dans la douleur une dictature communiste. Un récit choral, qui parle des bouleversements d’un pays à travers les blessures, les espoirs de ses habitants.

Mon avis
Jean-Luc Cornette et Vanyda décident de proposer un raconter à travers un récit choral sur plus de 70 ans l’Histoire du Laos. Un défi au combien audacieux surtout quand on sait à quel point le pays a été soumis à des enjeux géopolitiques. Le Laos a été désigné sous le nom de LanXang Hom Khao ou Royaume du million d’éléphants et du parasol blanc. Cela permet de mieux comprendre le titre qui a été choisi. Même si le mot Indochine n’est pas écrit on sait que le Laos faisait parti de ce pays. Les choses se compliquent avec la présence des américains. Quand des frontières se dessinent, de nouvelles dynamiques se posent avec des dictateurs, des massacres, de la corruption… L’aspect politique n’est jamais expliqué, c’est dommage car si on ne connaît pas un peu l’Histoire, on passe à côté de certains éléments. On sent la complexité des situations à travers ces récits de vie si difficile qui ont connu la violence, la pauvreté et la mort. Et aussi la perpétuelle réécriture du passé d’un pays assez récent. Les dictateurs effacent la mémoire jusqu’à faire oublier les tortures dans les camps de rééducation. Les années défilent assez vite, les personnages évoluent et on n’a pas le temps de s’attacher à eux. On comprend les obstacles qui se succédaient sans cesse sans jamais s’arrêter. C’est compliqué de faire sens ensemble quand tant de haine reste dans les récits de famille. Vanyda livre quelque chose de personnel en proposant des dessins assez doux, agréable et avec des couleurs chaleureuses.

Une lecture intéressante qui nous montre l’Histoire d’un pays à travers ces habitants et des conflits armés.