Bastien Vivès partage une vision de bédéaste décalé. L’humour, l’absurde et la dérision sont de mise. L’artiste ne prend pas au sérieux son art pour mieux lui montrer son amour.
4e de couverture
Il paraît que pour communiquer, les auteurs de BD dessinent des histoires dans des cases. Il paraît que mises bout à bout, ces pages forment des livres. Et certains disent même qu’il existe un Festival International de la Bande Dessinée… à Angoulême ! Cette culture semble bien étrange… Bastien Vivès, qui en fait lui-même partie, nous propose sa vision du milieu, en toute objectivité bien sûr.
Mon avis
Lire une publication de Bastien Vivès est toujours une aventure. L’artiste a plus d’un style à son arc. Dans son livre sur la bande dessinée, il prend partie de montrer un univers assez dure, prétentieux et narcissique. Une démarche que l’on a vu aussi dans des ouvrages chez James ou Hervé Bourhis. Par contre, le bédéaste se met en scène avec un second degré très violent. Il méprise les médias, les questions qui ne le mettent pas en valeur, la problématique du numérique, de l’essor du blog bd… C’est rare d’avoir un sens de la dérision aussi poussé et de se mettre au coeur du désamour. Surtout que depuis le scandale le concernant, on ne voit plus les choses pareils. Le gag pédophile est encore plus dégoutant et répugnant. Un père qui touche la poitrine de sa fille a ses limites et l’humour est loin. Tout comme un père qui frappe son fils car il consulte une bd en première édition. La violence ou les agressions aussi abrupte ne fait pas forcément rire, même si c’est du trentième degré. Pour le reste, le cynisme est au rendez-vous et pousse à réfléchir. Le 9e art évolue sans cesse et s’adapte à la société comme les blogs. Lui aussi en possède un et s’en sert. Ceux qui espérait trouver un livre sur l’histoire de la bd ou comment dessinée vont être déçus. Par contre, on peut admirer le fait de savoir raconter une histoire avec plusieurs fois le même dessin. Un exercice qui demande du savoir faire et qui peut inspirer des ateliers thématiques.
Une lecture déroutante d’un bédéaste sur son médium de prédilection et qui est très doué.
22h05 rue des Dames 
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