Le tueur a pris une pause. Pour savoir s’il n’a pas perdu la main, il retourne au taf. Mais quelque chose l’intrigue dans la mission qu’on lui a confié. Que cache ces trois morts?

4e de couverture
Au Vénézuela, le « sanctuaire » qu’il a choisi pour se retirer du monde depuis quatre longues années, le Tueur réapparaît aux yeux de ses semblables. L’ennui, la lassitude de ne plus rien faire, le besoin d’action ? Toujours est-il que l’ex-exécuteur, sollicité par des interlocuteurs se recommandant de son vieil ami Mariano, reprend du service pour “une pige”, comme il dit ; un contrat comme ça, pour voir, sans engagement ultérieur. Sauf que l’affaire, évidemment, sent plus mauvais qu’il n’y paraissait de prime abord. Éliminer un banquier et un courtier international en pétrole, soit. Mais pourquoi sa troisième et dernière cible est-elle une religieuse, Madre Luisa, si dévouée, désintéressée et investie dans son ministère auprès des plus pauvres qu’on la connaît dans toute l’Amérique latine comme la madonne des bidonvilles…

Mon avis
On commence un nouveau cycle de la série « Le tueur ». Quelques années se sont déroulées depuis le précédent tome. Depuis il a déménagé au Vénézuela avec sa copine dans une belle maison reculée de la ville. Ils élèvent leur garçon qui découvre le monde avec son grand père, vivant en accord avec la nature. On tue que pour manger, rien de plus. Il faut préserver l’équilibre de l’environnement. Pas de médias pour que l’enfant puisse grandir paisiblement sans avoir affaire à la violence, à la cruauté et au porno. « Quand ils se battent, les enfants sont sans pitié. Ils mordent, ils griffent, ils frappent à terre… Tous les coups sont permis. Ils ne se posent pas de questions inutiles… Ils veulent écraser, annihiler. C’est instinctif. Il y a en eux, une force immémoriale, animale. Quand on la voit, on comprend pourquoi l’homme a survécu à tout écrasé les autres créatures. Ils savent qu’au moment de se battre, il n’y a pas de morale ou de perversion, ni de bien ou de mal… Est-ce que ça veut dire que nous sommes tous des tueurs en puissance? Que l’éducation et la civilisation ne sont que des vernis fragile? C’est ce que l’histoire tendrait à prouver. » (p. 46).

La vie était un long fleuve tranquille. Un jour le tueur se demande s’il a encore son savoir-faire. Il prend un contrat via son pote Mariano. Seulement quand il doit tuer une bonne soeur, il s’interroge. Non pour son métier. Mais cela fait étrange car elle ne semble pas avoir des activités criminelles. Alors le grand patron en sait peut être plus sur ce qui se trame. Lui non plus, il n’en sait rien. Il butte sur qui se cache derrière ça car il est probable que cela lui retombe dessus. Un élément en ressort et cela concerne le pétrole. Un fil rouge que l’on a déjà vu dans des séries de type Largo Winch. Espérons que Matz ne va pas tomber dans la facilité de cette thématique. Il pose les grandes bases.

Le lien entre la bonne soeur et son meurtre se fait à travers un enjeu politique. « Son vrai nom, c’est Maria Consolacion de Santarem. C’est la soeur du ministre vénézuélien du pétrole, curieux, tous ces contrats en relation avec le pétrole non? »(p. 21). Un politicien faisant parti du réseau du patron de la cocaïne intervient pour aussi comprendre qui se cache derrière cette manipulation médiatique et avoir l’impunité. « Après la démission du ministre des affaires pétrolières du Vénézuela, Carlos de Santarem, Luis Pardo, le nouveau ministre a annoncé une réduction unilatérale du prix du baril de pétrole brut, malgré les récriminations de plusieurs autres membres de l’organisation des pays explorateurs de pétrole. » (p. 38). Le grand patron du cartel aussi des infos malgré le doute : « Ce ne sont pas les possibilités qui manquent. Un pays de l’OPEP, du genre vindicatif : Iran, Arabie Saoudite… Il y en a douze, ou les USA ou un pays d’Europe, qui aurait un intérêt caché dans tout ça : la France, l’Angleterre… Tu as le choix. » (p. 39). Que d’informations pour préparer le terrain à la suite. La structure n’a pas changé avec des long monologues introspectifs sur son métier, la société et les conditions de travail. Le nihilisme, le guide de vie du tueur dont on ignore toujours l’identité. On retrouve des grandes cases avec une gamme de couleurs réduites. Par contre, le dessin par ordinaire se fait plus ressentir à travers des détails comme des oiseaux. On ne doute pas un instant que les rebondissements seront de taille par la suite.

Un tome qui redonne une nouvelle dynamique à la série où le tueur et le cartel vont devoir faire face à un ennemi puissant.

2 réponses à « Le tueur – Tome 6 – Modus Vivendi – Luc Jacamon et Matz »

  1. Avatar de belette2911

    Je les ai vu à la biblio, il faudra que je loue cette série pour la découvrir enfin 😉

    1. Avatar de noctenbule

      C’est assez tranquillou comme rythme. Tu peux regarder une série spéciale vaisselle ou repassage en même temps.

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