
Comprendre comment s’est développée l’humanité reste complexe. Yuval Noah Harari décide de relever le défi à travers plusieurs ouvrages. David Vandermeulen et Daniel Casenave décident de les rendre accessible au plus grand nombre.
4e de couverture
Animal insignifiant parmi les animaux et humain parmi d’autres humains, Sapiens a acquis il y a 70 000 ans des capacités extraordinaires qui l’ont transformé en maître du monde.
Harari, Vandermeulen et Casanave racontent avec humour la naissance de l’humanité de l’apparition de Homo sapiens à la Révolution agricole. Une bande dessinée pour repenser tout ce que nous croyions savoir sur l’histoire de l’humanité.

Mon avis
Quand on voit l’épaisseur de « Sapiens » de Yuval Noah Harari, on peut appréhender de se plonger dans son ouvrage. Raconter l’Histoire de l’humanité de façon complexe et critique ne peut pas se faire en trente pages. Le projet est pharamineux. Il y a un constat aussi bien du côté des experts que des néophytes sur l’accessibilité, la véracité et la richesse des informations donnée. La vulgarisation est très bien réalisée et le succès des ventes le prouve. Donc, quoi de plus normal que l’on souhaite l’adapter en bd. Le duo que forme David Vandermeulen et Daniel Casenave a l’habitude de cette exercice. On leur attribut l’histoire du vin, Hubert Reeves nous explique, la Petite bédéthèque des savoirs, l’Histoire dessinée de la France… Un dessin clair qui va à l’essentiel, des couleurs assez ternes pour éviter que notre regard s’arrête sur des détails inutiles et des personnes assez humaines.
Le personnage central que l’on suit est Yuval Noah Harari. Les figures de référence permettent de donner encore plus de légitimiser à ce qui est expliqué. L’enfant, est une entité, innocente et curieuse. Elle n’est pas encore trop influencée par la pression sociale. Même si on est doute vraiment. Une fois que les personnages centraux sont fixés, on peut se plonger dans les histoires plus complexes. On débute avec les concepts d’espèce, de genre et de famille. Des sujets au combien complexe avec la montée des populistes et ultra-religieux. D’ailleurs, ils sont présents avec leurs discours habituels. « Les gens d’aujourd’hui peuvent paraître très différents. Certains ont la peau foncée, d’autres une peau claire. Certains ont les cheveux lisses, d’autres ont les cheveux frisés. Certains sont très grands, d’autres sont petits. Mais les gens du monde entier peuvent avoir des relations sexuelles entre eux et pourront produire une progéniture fertile. Ils sont tous de la même espèces. Toutes les distinctions qui sont très importantes aujourd’hui – français et allemands, chrétiens et musulmans, blancs et noirs – sont des inventions très récentes, qui n’ont que peu d’influence sur l’évolution humaine. Il y a 50 000 ans, il n’y avait pas de français et d’allemands, pas de chrétiens et de musulmans. Pas même de blancs et de noirs! » (p. 20). Les théories du remplacement et la théorie du métissage sont expliqués avec beaucoup
Ce qui lie les humains, c’est la création d’imaginaire commun. Cela peut être aussi bien les concepts de société ou d’entreprise. « Je vais vous dire, Armand. Peugeot est une création de notre imagination collective. Les juristes parlent de « fiction de droit ». On ne peut la montrer du doigt; ce n’est pas un objet matériel! » (p. 91). Cet aspect reste très intéressant. On apprécie que cet aspect soit plus développé par la suite. « Essayez donc d’imaginez combien il aurait été difficile de créer des états, des églises ou des systèmes juridiques si nous n’avions pu parler que de ce qui existe réellement comme les rivières, les arbres et les lions. Dans les cercles universitaires, le genre de choses que les gens créent à travers ce réseau d’histoires porte le nom de « fictions », « constructions sociales » ou « réalités imaginaires ». » (p. 95). Cela se complète que jamais les choses se construisent seules. Le collectif a toujours eu sa place.
L’évolution de l’homosapiens tient en compte les rites religieux, l’économie, la géographie, les pratiques sexuelles, la dynamique de groupe, les conflits, les guerres… Ce qui revient régulièrement est l’aspect environnemental. L’Homme a un impact non négligeable face à la nature. Depuis qu’il voyage et se structure en groupe, il détruit. « Quand le changement climatique provoque des extinctions massives, les créatures marines sont en général aussi durement touchées que les habitants de la terre, ok? Et bien il n’existe aucune preuve de quelque disparition de la faune océanique autour de l’Australie il y a 50 000 ans! » (p. 208). Où qu’il passe, l’homme détruit tout. Il mange tout ce qui passe jusqu’à la disparition des espèces. Le climat a joué son petit rôle aussi avec le changement climatique. Il y a d’autres facteurs qui n’ont pas été évoqué comme l’introduction d’espèces invasives. Les dodos ont été mangés à la fois par les Hommes et des bestioles comme les rats. L’aventure ne s’arrête pas là. Il reste deux autres tomes à lire.
Une lecture riche de questionnements et d’enrichissements qui nous incite à voir autrement l’Histoire de l’humanité.
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