
James et tête X aiment échanger en toute franchise. Ils partagent une passion pour la bande dessinée et remettent en cause un système. Les choses à dire ne manquent pas, pourquoi ne pas le partager en bulles?
4e de couverture
Compilant l’essentiel des pages critiques sur le monde de la bande dessinée, cet ouvrage n’est pas qu’une simple reprise « tel quel » du blog éponyme, les pages qui le composent étant insérées dans une fausse revue de bande dessinée qui dépose le bilan après le quatrième numéro. L’occasion donc de faire un pastiche également sur la forme, avec un important rédactionnel à l’avenant qui décrypte, tout autant que les récits, les us et coutumes du monde de la « BD », le tout nimbé d’un humour des plus salvateurs.

Mon avis
James est un bédéaste de très talent. Quand on découvre son travail, on y voit une grande diversité dans les sujets, le dessin, les couleurs… De la ressource, il n’en manque absolument pas. Dans Les mauvaises humeurs, avec tête X, ils donnent libre court à leur imagination pour proposer des histoires courtes farfelues ainsi des textes capilotractés. Ils s’amusent du monde du 9e art qui est assez impitoyable. Difficile de publier ce que l’on veut, les délais courts, les rémunérations assez basses, la concurrence avec tous ceux qui se lancent et sont déjà présents… D’ailleurs ce dernier est un gag récurrent qui permet d’inventer de nombreux stratagèmes pour dissuader tout rêveur créateur. Le monde de la bd est impitoyable. On découvre bien des piques à destination de nombreux scénaristes, dessinateurs, fans qui veulent des dédicaces, journalistes, collectionneurs sans omettre les éditeurs. Même si c’est l’humour qui est prôné, l’esprit critique est de mise derrière. Le choix de l’anthropomorphisme permet de mettre de distance. L’ouvrage s’adresse d’abord aux adeptes de la bd qui comprendront certains demi-mots. Ceux qui en sont extérieurs risquent de se sentir perdu et surtout que cela change radicalement des publications plus classiques et standards. Un constat, il y a de l’audace dedans et de l’amour de l’art.
Une lecture déroutante et drôle sous bien des aspects.
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