Julie Bristol a toujours des projets en cours. L’oeuvre d’Artemisia Gentileschi l’a touche particulièrement. Elle décide d’enquêter et les surprises seront de taille.

4e de couverture
Très impressionnée par la première rétrospective Artemisia Gentileschi, une femme peintre du 17e siècle, Julie Bristol se documente afin de mieux comprendre la violence omniprésente dans son œuvre : hommes décapités, grandes meurtrières, telle cette Judith, posant souriante, élégante et sereine, la tête d’Holopherne dans une main, l’épée dans l’autre.

Mon avis
Se plonger dans une bd de Chantal Montellier est toujours une aventure. Elle est arrivée à se faire une place dans le monde de la bd dans les années 70 où il n’y avait que des hommes. En plus, on l’attendait plus avec des trucs gentils et mignons. Ce n’est pas du tout son style. Déjà graphiquement, elle possède un trait abrupt, violent et très fréquent. Les mises en page sont toujours très denses avec beaucoup d’informations et de dessins qui se percutent. Les adeptes du classicisme avec gaufrier, les cases, les dessins arrondis et des aplats de couleurs risquent d’être décontenancé. Nous sommes plus dans un cerveau en fusion où les idées se mélangent, se croisent et se percutent. Le personnage que l’on suit, Julie Bristol, est une femme de caractère avec des convictions et féministe. « Ton machin, c’est un combat d’arrière-garde! Sans compter que s’il suffisait de se faire violer pour être géniale… » (p. 7).

On ne manque pas d’hommes pervers, vicieux et voyeurs. Ils profitent de leur statut pour abuser de jeunes et jolies femmes. Tout ce qui compte est leur plaisir et ceux de leurs amis. Qu’importe ce qui arrive à ces filles humiliés, violées, abusées… Seule la satisfaction de ces messieurs est importantes. Les victimes tentent par la suite de se relever et d’avancer dans la vie. France, d’une grande beauté, possède un don pour la peinture. Sa vie croise celle d’Artemisia Gentileschi, des femmes artistes, qui ont affronté un monde d’hommes violents à qui l’on consent tout. « D’abord parce qu’une fois il est resté en prison pendant vingt jours et m’a laissé dans la nécessité de gagner mon pain. Ensuite, c’est lui qui veut user de moi, comme si j’étais sa femme. Il faut dire qeu l’âge baroque était propice à un certain relâchement des moeurs. Le viol, l’inceste, étaient choses fréquentes. De plus ayant perdu sa mère très jeune, Artemisia Gentileschi n’avait pas de modèle féminin auquel s’identifier ». (p. 14).

Les oeuvres produites sont emprunts de violence et de cruauté. Le fil rouge qui les relie est représenté physiquement. L’écriture est fine et précise avec beaucoup d’intelligence. Les références fusent et touchent au but. Les violences faites aux femmes ne sont jamais acceptable.

Une bd coup de poing qui nous laisse avec plein de colère et de motivation à ne pas garder le silence face à l’injustice.

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