22h05 rue des Dames

La vie n’est jamais paisible dans le village des schtroumpfs. Entre un bébé qui arrive et une étrange peinture, le grand boss a à faire. L’ennui est loin de faire parti du quotidien.

4e de couverture
Un soir de lune bleue, une cigogne dépose devant la porte d’une maison d’un schtroumpf, un panier avec un Bébé schtroumpf à l’intérieur. Le bébé créa alors un émerveillement chez tous les schtroumpfs (surtout chez la Schtroumpfette), même chez le Schtroumpf grognon! Mais les schtroumpfs apprennent qu’il s’agit en réalité d’une « erreur de livraison », et, le cœur déchiré, ils doivent rendre le Bébé schtroumpf à contrecœur. Mais le Schtroumpf grognon s’y oppose et se réfugie avec le Bébé dans la foret. Après y avoir passé toute la nuit, le Schtroumpf grognon décida finalement de rendre le bébé, mais son attitude envers le Bébé permettra de bouleverser les événements, à la plus grande joie du Bébé et des schtroumpfs.

Mon avis
Dans un village composé uniquement d’hommes qui n’ont que des relations d’amitié platonique, on a des difficultés à imaginer un bébé. Mais voilà que Peyo dans son imagination très fertile donne naissance à mini schtroumpf qui devrait par conséquent grandir. Donc, si on parle d’enfant, il faut par conséquent un personnage féminin et la schtroumpfette refait alors son apparition. Elle avait été chassée car elle perturbait tout le monde et générait des situations de chaos. Une cigogne de passage dépose un bébé devant la première maison croisée. Chaque schtroumpf le dépose chez les voisins jusqu’à ce qu’il arrive à la schtroumpfette. Naturellement, comme par magie, elle sait s’en occuper. Le gros cliché de l’instinct maternel est vraiment grossier et déplacé. Elle n’a pas plus de compétence que les autres d’autant qu’il n’y en n’a jamais eu. Donc comment les schtroumpfs pensent que le bébé vient de la schtroumpfette? Mais comment on fait les bébés? Schtroumpf à lunette demande au Grand schtroumpf. La réponse est des plus surprenantes : « Et bien, vois-tu. Lorsque la lune est bleu, il peut parfois se schtroumpfer un évènement extraordinaire, comme par exemple la venue d’un Bébé schtroumpf! » (p. 8). On n’est sait pas plus. Sachant qu’en plus la cigogne est une livreuse, comme le mythe, qu’elle amène des enfants et dans un panier avec des couvertures. Le pompon est la lettre qui explique les choses. La lune sait même écrire? Incroyable. Le plus repose sur un autre regard sur le schtroumpf grognon qui s’attache au bambin. Donc il ne veut pas qu’il reparte et pour la peine la lune le laisse au village. Où devait aller alors le bébé? Y a t’il d’autres villages de schtroumpfs? Ce qui pourrait paraître une fin mignonne au final nous interroge.

Pour les trois autres histoires très courtes, elles sont légères avec toujours beaucoup de dynamismes et de chaos. On fait une découverte tout de même. L’âge du Grand schtroumpf nous est révélé avec ses 542 ans. Donc cela mérite un sacré cadeau et une fête. Les choses ne vont pas se dérouler comme prévu. La schtroumpfette n’y sera pas pour rien. Les petits hommes bleus deviennent tous plus débiles les uns, des autres. Dans les personnages récurrents, Gargamel et Azraël montrent leurs prouesses. Le sorcier se déguise en lapin géant qui chante et puis utilise de la peinture qui le rend transparent. Il se fait prendre au comble du ridicule et de l’humiliation. Sa phrase récurrente devient « Je me vengerai!! » (p. 39). Ridiculiser les autres même s’ils sont méchants est ce un bon message à faire passer aux jeunes lecteurs? Les schtroumpfs ne montrent pas du tout l’exemple. Une bd qui laissent tout de même perplexe comme d’habitude. Car sous l’impression de légèreté se cache du jugement, de l’humiliation et avec un système pas équitable dans le village avec son lot de clichés.

Une bd qui nous fait voyager dans le temps et dans la force des clichés patriarcaux.