Pendant un tournage entre amis sur un bateau en Allemagne, une jeune femme tombe à l’eau. Ni une, ni deux Pol et Yoko sautent à l’eau pour la sauver. Qui voulait attenter à sa vie et pourquoi?

4e de couverture
Entre Mayence et Coblence, le château du Katz est, par une nuit calme, le théâtre d’une lutte sauvage entre deux ombres mystérieuses où un homme périt. Yoko Tsuno, après avoir sauvé une jeune organiste, Ingrid, d’une tentative d’assassinat, apprend que le père de celle-ci est mort accidentellement sur les falaises. Un message enregistré, qui est volé par un homme masqué, leur dévoile cependant l’existence d’un énigmatique orgue du diable, instrument gigantesque reproduisant des sons inconnus aux effets destructeurs. Après moult péripéties, Yoko découvre, enfoui dans les profondeurs du château, l’orgue diabolique transformé en une infernale machine à assassiner…

Mon avis
Yoko Tsuno est à la base ingénieure et électronicienne avant de faire partie d’une équipe de tournage amateur qui sont facultativement ces amis. Donc quand elle doit faire face à une périlleuse aventure, elle sait repérer toutes les technologies d’un coup d’oeil. Elle repère très vite que l’objet sur la valise n’est pas un simple porte clé. « Un micro, des accus, des transistors… ceci est un micro-émetteur » (p. 10). Avec ces compagnons, ils savent faire face à tout. On leur parle d’orgue et hop ils décident d’assembler le tube en cuivre. Comment en est-on arrivé là? Le père de la pauvre demoiselle (blonde, mince et très belle) que quelqu’un a poussé dans l’eau sur un bateau, est mort. Donc, le trio décident de l’aider pour savoir ce qui se cache derrière cette tentative de meurtre et empoisonnement. Ni une, ni deux, Pol va souder du cuivre et sans casque. En 5 minutes, c’est plié. Quel talent! Un petit réchaud de camping monte tout de même à 1 200° donc c’est même crédible. C’est important de montrer des choses techniques au public jeunesse qui est la cible.

Cela mérite bien une petite blague pour souligne la maladresse de Pol. Après la soudure, il pose ces fesses sur cette dernière. Yoko fait une blague : « L’arrière-garde de « l’homme moderne » est tombée sous le feu de l’ennemi » (p. 16). Cette femme a de l’intelligence et de l’esprit. Elle comprend pourquoi cet orgue mérite d’être caché car les ultra-sons outre faire vibrer les murs pénètre dans l’esprit humain pour le rendre fou. Un homme leur envoie une boulette de papier leur donnant un rendez-vous. Yoko va faire face au danger. Pol l’accompagne et avec de la technologie. Il peut filmer avec sa caméra, rediffuser en direct ailleurs l’image en couleurs et le son grâce à un walkie.

Au rendez-vous qui était un piège, ils arrivent à attraper un homme. Ingrid le reconnaît. C’est Alberto Razzi qui travaillait avec son père. Il dit tout ce qu’il a vu et c’est bien mystérieux. Etrangement, son accent italien laisse place à un français courant. N’y t’il pas un petit cliché? Pas totalement car le scénariste parle de la discrimination que subissent des étrangers. « L’étranger est toujours suspect!… Je sais » dira Yoko (p. 21). Une petite phrase lourde de signification même à notre époque.

Derrière toutes leurs découvertes, on parle de l’orgue du diable et il y aurait des éléments de réponses en haut de la montagne. Notre héroïne décide d’escalader avec des chaussures à talon et robe avec mini jupe. Quelle prouesse! La tenue la plus adéquate pour l’occasion. Quelque chose vient l’éblouir. Elle se dirige vers le petit buisson. « Mille kimonos! Alberto n’a pas menti!… Il a vu le diable! ». Il y a de cacher un imposant casque d’une armure médiéval. Une pièce de plus sur l’échiquier. Mais pas le temps de rentrer en bateau car un autre leur fonce dessus et l’objet sombre dans les fonds du Rhin. Les réponses devraient se trouver au château de Kartz. L’accueil n’est pas des plus chaleureux. L’aventurière se fait insulter : « Ramassez votre petit singe jaune et disparaissez! » (p. et attaquer physiquement. Par chance, elle est rapide et pratique l’aïkido. Par chance, l’oncle Otto arrive et leur ouvre les bras. Le soir en se reposant, elle refuse de goûter les petits fours. « Non, merci! Ma ligne me l’interdit… ». Pourquoi cette phrase? N’est-ce pas un cliché lié à l’image de la femme qui doit être au régime pour rester mince et jolie? Rien ne le justifie plus loin dans le récit. Il faut bien conservé les clichés de l’époque.

Qu’importe car la curiosité de l’héroïne devra être encore réquisitionner. Surtout que la mignonne allemande, blonde, avec des nattes roulées sur les côtés, Indrid est enlevée. Le méchant veut la rendre folle et récupérer l’argent de son oncle. Quel être maléfique! Heureusement qu’il est très pédagogue car il va prendre beaucoup de temps pour expliquer sa démarche. Sinon le spectateur ne comprend pas ce qui se passe surtout que l’on arrive à la fin de l’album. Sans surprise, Yoko Tsuno trouve le moyen de passer à l’action pour être libéré et sauver les autres. Si elle n’avait pas été là, ils seraient tous morts même la roussette. Tout est bien qui fini bien avec en plus une nouvelle amie. Que vouloir de plus? On sent la lourdeur du texte et son invraisemblance est lié à son époque. Le deuxième tome date de 1986.

Il est intéressant d’observer les vêtements mis à Yoko Tsuno. Elle se change assez peu et porte des choses très particulière. Au début et à la fin, elle a un pull à manches longues noir et des collants noir sur lesquelles elle porte une robe courte route et des bottes à talon rouge. Par la suite, elle se change pour porter un pull à manche longue rouge à rayures et une mini jupe rouge sans collant. Ensuite, une robe asiatique courte rose avec des manches longues et des collants noirs. Pour se détendre, rien de tel qu’un kimono rose clair avec des motifs floraux avec une ceinture noire. On s’étonne qu’elle porte des vêtements très moulants et ni confortable, ni pratique pour les aventures qu’elle fait. En plus, souvent elle doit faire preuve de discrétion et elle porte des couleurs vives comme ce rouge. Par contre, en terme de teinte, son visage est moins jaune que dans le premier tome. On va dire que c’est une forme de progrès.

L’élément qui est très présent est la technologie. Dès les premières pages, on parle d’une arme à feu avec vision à infrarouge. Elle est représentée avec une visée avec des lignes jaunes et un appareillage assez dense. On évoque même un rhéostat. Donc le lecture de 9 ans pouvait comprendre ce que c’est. Combien d’enfant de nos époque pourrait le savoir? Ce qui explique que les bd jeunesse de notre époque soit bien plus facile à lire. Un élément chagrine avec l’usage d’un sifflet à ultra-sons pour appeler une roussette. « Les indigènes les appellent « chiens ou renards volants »… Elles vivent dans les arbres et se nourrissent de fruits… dont elles raffolent du jus! » (p. 32). Bien qu’elle réagisse à des outils créent par l’homme, cela reste des animaux sauvages qui doivent vivre dehors. A la fin, même s’il reste des personnes dans le château, l’animal est envoyé dans un zoo. Pourquoi vouloir capturer un animal pour l’enfermer entre quatre murs? La maîtrise de tout est une marotte assez décevante. Au final, la lecture est très riche et donne envie de poursuivre la découverte de la série.

Une lecture un peu dense et longue qui manque de légèreté dans le scénario. Bien que cela soit le modèle de l’époque, on espère que la série connaîtra plus de légèreté par la suite.

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