Pour les femmes au 19e pour survivre, c’est le parcours du combattant. Donc elle utilise leur charme et leur adresse. Par contre, c’est toujours au péril de leur vie.

4e de couverture
Le crime est une affaire de professionnelles.
Londres 1920. Elles sont quarante. Voleuses, tueuses, kidnappeuses, cambrioleuses, proxénètes…
Issues des divers milieux de la société, elles ont fait du crime leur affaire et se sont associées pour plus d’efficacité. Lorsqu’arrive Florrie « doigts de fée », jeune pickpocket talentueuse, toute l’organisation se révèle fragile et une lutte interne risque d’éclater. Le moment est mal choisi, car les éléphants doivent faire face à une police de plus en plus performante et à un gang masculin rival reconstitué et bien décidé à reprendre son territoire.

Mon avis
Kid Toussaint, voilà un nom qui titille notre curiosité car on connaît l’ingéniosité du bédéaste. Et puis ce titre énigmatique « 40 éléphants » qui reste très mystérieux. Dès la première page, on rentre dans l’aventure. Chaque personnage est attachant. Progressivement, le gang des femmes se dévoilent. On découvre une hiérarchie et des membres qui possèdent chacune des compétences. Ensemble, elles peuvent agir et réfléchir. Leur statut de femmes ne les rend pas moins performante et intelligente. Les autres groupes comme les 40 voleurs veulent les effacer. Les hommes sont revenus de la guerre et les femmes doivent retrouver leur place sans rien dire. Elles sont capables de tout sauf quand ça dérange ces messieurs. Impossible de laisser le champ libre et de se soumettre. Pour voler, manier le couteau et même vendre des enfants, elles savent faire.

Florrie débarque et trouve très vite des amies. Mais elle joue double jeu car elle aimerait retrouver son neveu. Le flic n’est pas honnête et elle s’en aperçoit trop tard. Entre temps, on constate la force du collectif, du collaboratif et de la communauté. On souligne la force des femmes qui ne sont pas juste des objets à ces messieurs. L’esprit rebelle et féministe souffle dans les pages. Et pas d’idéalisme non plus car on rencontre une femme qui vole des enfants contre de l’argent. Elle fait même du chantage à ces proches. Toutefois, elles sont toutes fortes et résistantes car personne ne leur fera de cadeaux. Gare lorsqu’on sort du lot surtout en période post-guerre où ces dames doivent donner des bébés pour la reconstruction du pays et faire de la chaire à canon.

Le cadre des années 20, propose un autre univers qui nous est pas si familier. On a construit un imaginaire autour grâce principalement aux films et quelques photographies. Le dessin de Virginie Augustin est très réaliste et chaleureux. On sent ces influences à des séries classiques plus modernes. Pour le scénario, on a autant du polar que de l’aventure. Le trio, avec le coloriste, construit un monde beaucoup plus complexe que l’on pourrait le croire. Le cadre pour ce premier tome est très bien posé et avec une fin des plus surprenantes. Il n’est jamais difficile de basculer du côté obscur de la force.

Une série où les femmes se battent pour survivre où même dans l’illégalité on veut les dominer. L’espoir est-il permis?

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