L’amitié qui lit Spirou et Fantasio est très fort. Ensemble, ils sont prêts à tout affronter et partout dans le monde. Les surprises restent de taille.

4e de couverture
Spirou hérite de la maison de son oncle. Il découvre que celui-ci lui a également légué une carte au trésor.
S’il a gardé de ses origines un superbe habit rouge de groom, Spirou est bien un aventurier. Toujours accompagné de son ami Fantasio et de Spip, son écureuil fétiche, Spirou combat des méchants de tout poil aux quatre coins de la planète. C’est ainsi qu’il luttera contre le terrible savant Zorglub ou le malfaisant pirate John Héléna, qu’il affrontera mafia italienne et triades chinoises à New York ou qu’il ira percer en Palombie le secret d’un animal mythique : le Marsupilami. L’un des plus grands héros de la BD garde, après 60 ans, une étonnante vitalité !

Mon avis
Il n’est pas facile de comprendre la politique de publication de chez Dupuis. Parfois, il y a des tomes qui regroupent plusieurs histoires de Spirou, à différentes époques et souvent sans contexte. La différence dans les hors série est la partie explicative en amont avec la date de publication, le contexte, la période… Nous avons deux récits avec le premier « Le tank » paru dans L’Almanach Spirou de 1947, un petit album spécial publié en complément de l’hebdomadaire. Fantasio décide d’acheter un tank et comme il ne sait pas le conduire, le duo d’amis génèrent des énormes destructions dans la ville. On voit des soldats fières dont des américains qui vendent des restes d’armes comme des grenades. C’est assez violent. On comprend le contexte post-Seconde Guerre mondiale où les souffrances et traumatismes sont bien là. Alors on tente de faire rire avec des drames. Pour un lecture du 21è siècle, cela reste surprenant. Surtout que l’on a le droit à un happy end. Les gamins de la ville donnent tous un coup de mains et réparent les bétises de Spirou et Fantasio. En plus, quand tu détruis une façade de maison, cela ne remet pas en cause la stabilité globale du bâtiment. C’est juste un trou dans lequel on remet des briques et c’est fini. On y voit des références à « Quick et Flupke » et aussi à Tintin avec des références « Mille tonnerres » (p. 13).

Pour « Héritage », c’est publié dans l’hebdomadaire « Spirou » du 19 décembre 1946 au 11 septembre 1947. C’est la première grande série réalisée en solo par Franquin après sa reprise de la Spirou et Fantasio. Spirou hérite de son tonton. La maison est hantée et son trésor est lié à une quête. Les rebondissements sont plus improbables les uns des autres. Tout cela les mène en Afrique et le lot raciste de l’époque ressort. On prend une claque culturelle. Ils sont bêtes, inférieurs aux blancs, mangent des humains et même parle une autre langue. Le grand sorcier est forcément un alcoolique, donc rien de magique là-dedans. Il aurait été bien que l’éditeur souligne cela dans un contexte. On pourrait lire après « Tintin au Congo » que l’on ne serait pas choqué. Forcément, le trésor n’est rien d’autres que des litres d’un très bon alcool. Pour le happy end, tout explose avec aussi des feux d’artifices. Apparemment, il n’y a pas de mort. Encore une histoire bien étrange avec de la violence, du racisme et de la discrimination. On ne peut plus rire de ça dorénavant.

Un voyage dans le temps qui fait frémir des normes d’époque et du niveau de tolérance à la haine.

2 réponses à « Spirou et Fantasio – Hors série 1 – L’héritage – Franquin »

  1. Avatar de belette2911

    Je ne me souviens plus du tout de cet album…

    1. Avatar de noctenbule

      Peut-être que tu n’as pas lu les hors séries?

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