
Le quotidien de Spirou et Fantasio n’est jamais un long fleuve tranquille. Les ennuis ne sont jamais loin. Entre catastrophe et heureux hasard, les amis finissent toujours par s’en sortir.
4e de couverture
Une jeep sans chauffeur terrorise un petit village. Spirou et Fantasio veulent découvrir qui se cache derrière cet étrange phénomène.
S’il a gardé de ses origines un superbe habit rouge de groom, Spirou est bien un aventurier. Toujours accompagné de son ami Fantasio et de Spip, son écureuil fétiche, Spirou combat des méchants de tout poil aux quatre coins de la planète. C’est ainsi qu’il luttera contre le terrible savant Zorglub ou le malfaisant pirate John Héléna, qu’il affrontera mafia italienne et triades chinoises à New York ou qu’il ira percer en Palombie le secret d’un animal mythique : le Marsupilami. L’un des plus grands héros de la BD garde, après 60 ans, une étonnante vitalité !

Mon avis
Les éditions Dupuis proposent plusieurs hors-série avec des courts récits avec Spirou et Fantasio. Pour une fois, une page de présentation introduit les aventures qui datent de plusieurs époques. On s’en aperçoit assez vite au dessin qui passe de celui assez sommaire avec des personnages difformes à ceux que l’on connaît de nos jours assez réalistes. Cette ancrage temporaire permet de se rendre compte que la série avec le duo date d’avant la Seconde Guerre mondiale. Cette évènement a influencé les productions et les créateurs. Il y a plusieurs mains derrières les rebondissements improbables. On découvre que Fantasio n’a pas toujours été journaliste. Même si on ne l’a jamais vu travailler. Il prend un poste pour vendre des maisons qui se démontent et remontent en 1h00. Les choses tournent à la catastrophe pour amuser les enfants. Cela aurait pu être pire si Spirou et Spip n’avaient pas été là.
Le récit le plus surprenant repose sur l’apparition de la robotique, chose assez moderne pour l’époque. Le sujet devait commencer à apparaître en 1976. « Le robot est une merveilleuse réussite : sous la plume de Franquin, cette créature de métal prend vie et chaleur. Plus qu’une création purement technique, c’est un réel personnage doté de sentiments divers et d’un redoutable esprit d’initiative. Peu de robots ont une telle personnalité… quasi humaine! Radar ne se voile-t-il pas le visage de confusion lorsque le professeur Samovar désigne comme un chef d’oeuvre et ne prend-il pas l’initiative de venger son maître à la fin de l’épisode? » non informe M. Archive en p. 22. La machine est assez sommaire et n’est pas du tout avec une représentation humaine. Quand elle se déplace, elle fait cliqueticlic. Et sa particularité est qu’elle obéit à la voix et qu’elle comprend tout. Son nom est tout simplement : Radar. La machine décide de tuer Spirou et ce dernier n’a guère le choix de répondre. Il prend alors une mitraillette puis un lance-fusée. Une démarche assez violente pour une récit à destination des enfants. On a une vision humanisé et émotionnelle de la machine. Elle se transforme en robot tueur. Au final, tout va bien, elle tombe dans l’eau et est électrisée.
On découvre aussi l’invention d’une voiture. Franquin y avait pensé avant Ellon Musk. La voiture roule dans la ville et le savant fou de son château. « Le paysage m’apparaît sur cet écran, et je conduis d’ici! Ha! Ha! Je fais des farces aux villageois! ». (p. 28). Les jeux de mots comme le lieu dit Grassebique ne manque pas tout comme de nombreuses formes d’humour. Les clichés restent très présents et sont le fond de commerce de la série. Comme d’habitude, les femmes sont quasiment inexistantes. On les voit comme des mamies, des enfants ou des épouses effrayées par des choses qui sortent de l’ordinaire. Une grand-mère est blanche comme un linge, le visage déformé d’avoir vu une voiture autonome. Alors que les hommes sont plus simples et décident d’agir pour la plupart. La misogynie toujours à l’oeuvre et qui se transmet de façon implicite aux enfants.
Un voyage temporaire qui nous permet de voir l’évolution d’une série qui a toujours autant de fans.
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