22h05 rue des Dames

Une bande dessinée qui met l’Amour en boîte. Quand un breton prend la mer et que cette dernière l’emmène loin, il va tout faire pour revenir à sa terre natale. Et quand sa bretonne ne le voit pas revenir, elle va tout faire pour le retrouver, quitte à aller au bout du monde.

4e de couverture
Chaque matin, Monsieur part pêcher au large des côtes bretonnes. Mais ce jour-là, c’est lui qui est pêché par un effrayant bateau-usine. Pendant ce temps, Madame attend. Sourde aux complaintes des bigoudènes, convaincue que son homme est en vie, elle part à sa recherche. C’est le début d’un périlleux chassé-croisé, sur un océan dans tous ses états. Une histoire muette avec moult mouettes.

Mon avis
Ce petit couple de vieux vit ensemble depuis très longtemps. Ils ont développé leurs habitudes de vie. Elle fait des crêpes tous les jours et prépare une boîte de sardines à son mari lorsqu’il doit prendre la mer. Lui, il se lève et déguste la bonne crêpe avant de partir à la pêche. Mais ce jour là, il part à la pêche avec son ami et un gros bateau les percute. Son ami a pu s’en sortir toutefois lui décida de rester sur le bateau qui chavira. Et l’emmena dans des aventures plus improbable et surprenante à la fois. De son côté, sa femme morte d’inquiète va voir une voyante et prie la vierge. Tout lui dit de partir à Cuba, car c’est là bas qu’elle retrouvera sa moitié. Sur la route, elle va faire des crêpes sur un bateau de croisière, va rendre populaire le crochet et elle va même rencontrer Fidèle Castro. Des moments incroyables touchants et drôles se succèdent pour au final pouvoir se retrouver et s’aimer.

Cette bande dessinée est un petit bijou de beauté et de douceur. La première originalité est le fait qu’il ni a aucun texte, ni pour les descriptions ni pour les discussions. Les images se suffisent à elles même et quelles images en plus. De sublimes dessins qui donnent un album agréable et plein de douceur. Certaines cases nous incitent à rester plus longtemps pour mieux les admirer. Grâce à de petites choses, on voit l’impact des Hommes sur la nature. Les méga-bâteaux pour la pêche à outrance, le rejet de pétrole en pleine mer, la guerre dans les eaux internationales sur des possessions illégale d’arme ou de l’or noir. Le monde est assez pourri avec des gens qui pensent surtout à leur profit. Des petits détails attire notre attention comme cette fameuse mouette. Elle avait un bout de plastique autour du cou ainsi que du matériel et qui se lie d’amitié avec le pécheur et vont se soutenir. C’est très touchant. On dirait de voir un clin d’oeil à Franquin. Tous les personnages sont originaux et très attachants. Alors les pages se tournent avec un sourire innocent de satisfaction. Même la référence de la boîte de sardine est très bien trouvée on l’a voit sur la couverture et va venir régulièrement dans l’histoire. Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione proposent une création audacieuse et rudement bien menée, surtout avec une bd adulte sans texte. Bravo.

Une bande dessinée coup de coeur qui nous touche et nous donne le sourire. Il ne faut surtout pas se passer de ce petit bijou.