
Les petits garçons ont bien des rêves. Il n’est pas facile pour eux de pouvoir s’exprimer librement quand ils sont particuliers. Parfois, il faut perdre des choses chères pour oser dire.
4e de couverture
31 août 1997 au matin, dans un pavillon de banlieue, une mère de famille repasse le linge quand la télévision lui apprend la nouvelle : Lady Di est morte cette nuit. Au même moment dans la salle de bain, Lulu, son fils de 8 ans, se tartine la bouche de rouge à lèvre et s’imagine embrasser son petit voisin. De son côté, Cam, en pleine adolescence, cache son petit copain dans sa chambre sous le refrain de la musique du moment. Quant au père, il rentre seulement à la maison, lui n’a pas dormi ici. De l’éveil du désir aux passions fanées, le portrait amoureux de cette famille s’esquisse à travers cette journée ensoleillée qui va changer leur vie…

Mon avis
Quentin Zuttion propose le portrait d’une famille assez ordinaire. Le père en a marre de sa vie qui lui semble sans intérêt. La mère aimerait bien avoir un quotidien plus palpitant mais se contente d’être mère exclusivement. Lulu, 8 ans, rêve de princesse, de porter des robes et de mettre du rouge à lèvres. Il lui semble bien que ce n’est pas très bien. Quand il tente d’aborder le sujet avec son meilleur ami, les choses tournent mal. Quand il lui demandé si c’est une pédale. Ne sachant pas ce que s’est mais au ton, que c’est dangereux de dire oui. Et enfin, Cam, l’adolescente qui veut jouer à la grande. Son copain l’a laissé tombé et elle n’arrive pas à revoir les copines mauvaises langues. Les choses devraient-elles changer en couchant avec un étudiant? Elle est flattée quand il lui dit qu’elle n’est pas une enfant comme les autres de son âge. Un peu de flatterie permet d’arriver plus vite à son objectif, coucher avec une mineur.
Ainsi un lien se crée entre la mère et les deux enfants. Les blessures les rapprochent et les libèrent à la fois. Ils ne peuvent pas dire tout ce qu’ils ont sur le coeur. Néanmoins quelque chose d’anonyme et secret les lie. Ainsi on assiste à un beau moment de complicité et de liberté totale. On a le droit d’être soi même si cela déplaît à la société avec des règles étriquées, discriminante et cruelle. Les couleurs douces et lumineuses nous incite à nous attacher à cette famille. Aucun doute que plus d’un lecteur pourra se reconnaître ou un proche dans les personnages. Des phases de doute sur soi, son avenir, ses petits-amis, le qu’en-dira-t’on auxquelles tout à chacun doit passer à un moment ou un autre. On aurait aimé avoir une vision plus loin dans le temps pour savoir comment l’équilibre perdure. Et aussi, le bédéaste joue aussi avec la limite sur un petit garçon en quête de son identité qui pourrait être plein de chose. Il semble vouloir absolument le caser dans l’homosexualité, alors qu’il n’a pas besoin d’être catalogué.
Une lecture étonnante, pleine d’émotion qui demande d’assumer des choix pas facile dans la société qui se radicalise.
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