Protéger les gorilles est une tâche au combien difficile au Congo. Les braconniers deviennent plus nombreux à cause à la demande de produits interdits qui augmente. Clémence, scientifique, tente à sa manière d’aider même si cela semble dérisoire.

4e de couverture
Clémence, spécialiste des gorilles au Congo-Brazzaville, effectue sa dernière mission faute de financements. Les primates y sont menacés par le virus Ebola et le braconnage. Mais Clémence a un espoir. Il y a quelques années, elle a photographié un gorille blanc qui, à en croire les données génétiques, ne devrait pas exister. Si elle parvient à le retrouver, cela permettrait de débloquer de nouveaux fonds.
Dans un village au coeur de la forêt, Mickey, un adolescent malingre, cherche à venger sa famille d’un chef de gang de braconniers. Quitte à faire appel aux sorciers vaudou et à invoquer l’esprit du Oki, le Grand Gorille Blanc.

Mon avis
A. Dan rend compte de la mission qui lui a été confiée par la bande dessinée. Vulgarisé une recherche scientifique n’est pas toujours aisé. Surtout que Clémence, primatologue, n’est pas ravie de cette démarche. Elle sait que c’est la dernière fois pour elle. L’argent est difficile et protéger les gorilles ne semblent plus très important. « Tu sais comme moi que ça vient des pontes de l’université : on a besoin de com’, de vulgarisation, les budgets vont avec. Concentre-toi sur ta mission : on manque de données génétiques, il est impératif que tu ramènes un maximum d’échantillons cette fois. » (p. 7). Elle fait de son mieux pour ramasser le maximum de crottes et continue sa quête du gorille blanc dans le parc national d’Odzala-Kokoua au Congo. Le scénariste rend compte des difficultés sur le terrain. Les gardes font de leur mieux pour arrêter les braconniers. Mais ils ont de l’argent et la population a peur d’eux car un marabout les protège. Pour l’appât du gain, surtout que la demande chinoise augmente, ils sont prêts à tout comme violer une femme, tuer des gardiens et assassiner à tout va des animaux. Un élément qui fait partie de la vie quotidienne locale. Les magiciens, les contes, la place du fantastique, la religion sont bien présents. Sans omettre vraiment oublier aussi qu’est-ce qu’une recherche scientifique, comment elle s’organise, les risques sur place… Le style graphique est celui d’un carnet de voyage avec des aquarelles. Cela rend les choses plus vraies et authentiques. Tout est raconté à travers le regard du bédéaste qui se représente comme s’il était à la fois externe au récit et en faisait pleinement parti.

Une aventure dans la forêt qui nous prouve qu’il est difficile de protéger des animaux face aux croyances et à l’impuissance érectile.

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