
Laureline et Valérian doivent vérifier si Syrte est potentiellement dangereuse pour la Terre. Leur exploration leur fait découvrir une société étrange. Les surprises qui vont les attendre vont être de taille.
4e de couverture
Valérian, le plus grand space-opéra publié par des auteurs français, nous entraîne dans un monde et futur lointains. Le duo est constitué d’agents spatio-temporels : Valérian et Laureline. C’est à bord d’un vaisseau affrété par Galaxity, capitale de l’Empire Terrien, qu’ils se déplacent pour vivre des aventures hautes en couleur. Les scénarios font d’habiles clins d’œil à notre époque, mettant en scène tyrans et dictateurs, souvent bien proches de notre 20ème siècle. Le dessin est classique mais doué d’une fantaisie qui donne une saveur rarement égalée aux créatures monstrueuses ou sympathiques que croise Valérian.

Mon avis
Partir en compagnie de Laureline et Valérian, c’est un vrai voyage dans le temps et dans l’histoire de la SFFF du 9e art. Les deux agents doivent vérifier que Syrte n’est pas dangereux ni maintenant ni dans le futur pour les terriens. C’est une société très moderne, ouverte, tolérante du moins, c’est l’impression qu’elle donne. « C’est un immense astroport qui accueille, depuis que les voyages interplanétaires existent, des fusées venues de l’ensemble du système solaire. Nulle douane, nulle surveillance… On vient sur Syrte la magnifique sans contrainte, on la quitte librement… Et les lourds vaisseaux commerciaux, les embarcations légères font toujours le trafic, entre l’arrière-pays, la capitale et l’astroport, poussés par leurs voiles solaires sur cette planète sans vent, les bateaux sont nombreux sur les canaux. Pourtant, malgré son ancienneté et sa gloire, Syrte n’est plus ce qu’elle était… Partout des ruines non relevées, des digues effondrées ou des ports d’attache ensablés… » (p. 6). Le cadre est posé.
Grâce à leur technologie, le duo parle couramment la langue locale. Ils doivent par conséquent aussi trouver des vêtements pour passer incognito. Forcément, Valérian va faire des remarques à sa compagne car on connaît bien la futilité des femmes. « Tu ne vas pas commencer à acheter des tas de choses. » (p. 8). Pour lui faire plaisir, il achète une montre terrienne. « On en voit presque semblables au musée préatomique de Galaxity » (p. 8). Ce présent est le début des ennuis. Laureline va donner une réponse sur la fonction de la montre et à partir de là c’est le début des ennuis. Seuls des terriens peuvent savoir à quoi sert cet outil car le temps n’existe pas ailleurs. Ce n’est qu’à la fin que l’on comprend pourquoi c’était dangereux pour ceux aux pouvoirs, dits les Connaisseurs. On vient aussi à croire que les terriens ont été envoyés partout pour conquérir l’univers et que les choses se passent rarement bien. L’orgueil de l’Homme le mène au chaos. Et qu’il peut choisir d’être du côté du pouvoir et du côté de la résistance. Ici les héros sont à la fois les deux. Le scénariste propose d’expliquer le système vue des deux côtés.
La technologie est aussi un outil non négligeable qui permet au couple de toujours s’en sortir indemne. L’énergie qui leur permet, entre autre chose ça, c’est le nucléaire. « Mmm… Equipement classique, au réacteur atomique au siège éjectable » (p. 15). Mais peut-on rivaliser avec vaisseau qui peu faire des bons spacio-temporel? L’aspect négatif est la bombe atomique qui a détruit la Terre. Là, des humains ont été touché directement. » Notre astronef réunissait les meilleurs savants de l’époque. Il devait chercher de nouveaux mondes pour la Terre qui se mourait sur son sol ravagé par les explosions atomiques… » (p. 44).
Un leitmotiv récurrent dans la série. L’autre chose est l’illustration du pouvoir avec des fêtes importantes et de la luxuriance. Il ne faut pas oublier les femmes objets qui sont sublimées par leur minceur, leur poitrine et leurs cheveux longs. Et aussi pour garder l’opulence et éviter de prendre ces avantages, il faut limiter la monter de la rébellion. « Ces laboratoires abandonnés que vous avez aperçus, ces usines interdites, sans compter les écoles détruites, les universités fermées… Tout est l’oeuvre des connaisseurs. Il y a moins d’un siège qu’ils ont fait leur apparition et Syrte s’en va déjà à la ruine. Le savoir y est pourchassé. La religion y remplace la science. » (p. 32). Une démarche très critique sur les dictatures comme d’habitude. La liberté ne s’acquiert que par la lutte. Jean-Claude Mezières et Pierre Christin proposent une aventure avec un jugement de société du passé et du futur. Il y a des conséquences aux choix. Une lecture qui nous incite à poursuivre la série.
Une aventure où n’a pas le temps de s’ennuyer car le duo est poursuivi. Grâce à eux, la société pourra prendre un nouveau départ.
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