Nabuchodinosaure n’est pas un dinosaure ordinaire. Il se pose sans cesse des questions. Pour trouver des réponses, il n’hésite pas à mobiliser ces amis.

4e de couverture
Nous revoilà grosso modo il y a 70 millions d’années. Ou peut-être 300 millions ou bien 5 milliards. La région est peuplée de bestiaux à tronches épouvantables « tous aussi tarés les uns que les autres », de l’avis de Nabuchodinosaure, Nab pour les copains. Lui, avec son QI approximatif, il plane nettement au-dessus de l’ordinaire et ça ne lui rend pas la vie confortable : au lieu de végéter discrètement en attendant l’arrivée de l’homo sapiens, il se lance dans des expériences, il teste des idées, il s’intéresse à tout. Dans un monde où, par pure distraction, on peut se retrouver sur la trajectoire d’un troupeau de stégosaures en rut, cette attitude est dangereuse.
Et puis il n’y a pas que les catastrophes, il faut aussi gérer la vie quotidienne. Savez-vous qu’avant l’invention de la pierre polie, la pierre n’est pas polie, elle ne répond pas quand on lui dit bonjour ? Voilà qui agace prodigieusement Nabuchodinosaure. Bref, il passe sa vie à s’agacer, à se faire piétiner et réduire en compote sous l’oeil pré-bovin de ses compatriotes. Ce qui ne manque pas de nous faire ricaner, nous autres, humains sophistiqués.

Mon avis
Relire une bande dessinée que l’on a lu il y a plus de 20 ans, c’est toujours une aventure. Ce qui pouvait nous faire rire jeune, n’est plus du même acabit adulte. On comprend aussi pourquoi l’ouvrage n’est pas devenu un incontournable, bien que l’on voit des dinosaures. Ces bestioles restent des objets de fascinations pour les pré-adolescents. Ils peuvent assez facilement s’identifier à par exemple le fait de devenir stupides devant une belle femme ou se poser des questions insensées. On reste sur une mise en page standard avec une page/un gag. Les pages se tournent avec souvent des sourires mais pas d’éclat de rires. Les gags utilisent tous les codes classiques avec des répétitions et aussi de nombreux anachronismes. Nab trouve des bidons de déchets nucléaires par exemple avec le logo dessus. « Réfléchissons. Cet objet est trop régulier pour être le fruit du hasard… donc cela voudrait dire qu’il est l’oeuvre d’une civilisation antérieure à la nôtre! Incroyable!! En tout cas, ils devaient drôlement aimer la nature, pour dessiner d’aussi jolies fleurs!! » (p. 34). Une façon assez délicate de faire une critique de la société. Et aussi de montrer la richesse et la diversité des animaux de l’époque. Tout n’est forcément compréhensible pour des enfants de 9/10 ans en 2025. Néanmoins, ce n’est pas si grave si quelques récits passent à la trape. On pourrait considéré que c’est l’ancêtre de « Silex and the City ».

Une bd d’un autre temps qui ne vieillit pas trop bien mais qui montre la volonté de créatifs de critiquer la société de consommation et le capitalisme.

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