Spirou et Fantasio se mettent toujours dans des situations complexes. Nous allons les suivre dans le monde qu’ils soient en quête de vrais cow-boy ou qu’ils traquent un dealer. Pas le temps de souffler pour ces journalistes atypiques.

4e de couverture
Spirou et Fantasio sont chargés de faire un reportage sur les cow-boys. Il sont mandatés par le boss du journal… Il faut du sensationnel…
En arrivant là bas, ils sont un peu désorientés de rencontrer des voitures et un certain modernisme.
Mais l’Amérique recèle des arnaqueurs en tout genre prêt à mettre en scène une vraie ville de comme à l’époque des bandits et cow-boys !
Et voilà une nouvelle aventure où nos deux héros vont encore nous surprendre par leur vivacité et leur courage…
Le second récit relate des faits magiques étranges…
Le troisième une histoire d’homme grenouille et de méchants bandits…
Et enfin, le quatrième, intitulée : mystère à la frontière, nos raconte comment une trafic d’hicoïne est interrompu par nos deux citoyens amis…

Mon avis
Dans ce tome sont regroupés quatre aventures de Spirou et Fantasio. Il est dommage que l’éditeur n’a pas choisi de mettre une page d’introduction pour dater les récits, le contexte d’écriture et qui de Jijé ou Franquin sont aux manettes. Au graphisme, on se rend bien compte qu’il ne date pas du tout de la même période et elles ne sont pas présentées non plus de façon chronologique. Par contre, on observe toujours le savoir-faire de Spirou et Fantasio de se mettre dans des situations bien complexes.

On commence avec un rendez-vous dans le western avec des cow-boy et de voyous. En allant dans un village qui sert aux tournages de films, ils vivent des choses incroyables. Ils poursuivent des méchants à dos de cheval, arrêtent des criminels recherchés et boivent de l’alcool. On ne voit par contre aucune prostitué dans le bar. Comme d’habitude, les femmes restent quasi-inexistantes. On y voit juste deux fois la même femme qui est une mère avec une tenue bourgeoise. Ces dames doivent rester à leur place.

Dans « Comme une mouche au plafond », on rencontre un magicien mal intentionné. Il a un physique assez ingrat. Il doit correspondre à un cliché stigmatisant de l’époque. Le récit a été publié dans le magazine Spirou en 1959. Donc il est normal de voir des représentations assez discriminantes moins acceptables de nos jours. Le magicien s’amuse à coller au plafond Spirou. Mais il ne sait pas la détermination de l’homme et son lien avec la police. Le dessin de Jijé est assez sommaire. Fantasio est méconnaissable et presque chauve. Les femmes restent peu présente à part une mamie, grosse, cheveux frisés qui tombent dans les pommes pour un rien. Un gag de répétition de nos jours éculés qui montre la fragilité des femmes.

Pour « Spirou et les hommes grenouilles », Fantasio est dorénavant guide sur des bateaux. Pourquoi fait-il se métier? Il faut bien inventer une histoire. Après, il arrive bien des choses au duo d’amis. C’est un peu violent car il a la mafia, des armes à feu, des bagarres et un risque de mort. Cette approche disparaîtra par la suite. Les clichés sont toujours de mises comme cette anglaise hystérique. Certaines insultes surprennent comme « espèce d’arménien » (p. 34). Le duo permet de rendre libre un homme et de mettre des crapules en prison.

Dans la dernière histoire « Mystère à la frontière », Spirou et Fantasio arrivent à trouver comment des criminels arrivent à faire du trafic de drogue, de l’hicoïne. Cacher de la drogue dans sa voiture quand on passe la frontière entre la France et la Belgique, est difficile. Les criminels ont trouvé une technique avec un avion télécommandé. L’inspecteur Coutsan (jeu de mot) doit une fière chandelle aux deux journalistes. Le policier est toujours énervé et n’avait jamais trouvé le truc des trafiquants. Comme il est un peu bête, il est forcément gros. Une représentation discriminante qui évolue avec le temps.

Une lecture qui propose un voyage dans le temps avec des préoccupations post-seconde guerre mondiale. Il fallait bien entendu que les gentils gagnent grâce à leur détermination et au hasard. Un point commun se fait sur l’ensemble de l’album. Spip, l’écureuil de compagnie, est toujours là et sauve la vie de ses amis plus d’une fois. Il parle assez peu ce qui ne l’empêche pas de se faire comprendre. Grâce à ces dents affutées, il croque plus d’un criminel. Son esthétique ne changera guère dans le temps.

Un album qui permet de voir l’évolution d’un duo marquant l’histoire du 9e art.

6 réponses à « Spirou et Fantasio – Tome 3 – Les chapeaux noirs et 3 autres aventures de Spirou et Fantasio – Jijé et André Franquin »

  1. Avatar de belette2911

    Des gags des années 50/60…

    1. Avatar de noctenbule

      tout à fait, ca fait mal aux yeux maintenant.

      1. Avatar de belette2911

        J’adorais les chapeaux noirs, gosse, parce que western et chevaux 🙂 J’essaie de ne pas trop voir les « fautes », les horreurs de l’époque, sinon, toutes mes lectures d’enfance sont à foutre à la poubelle et ça, je ne voudrais pas 😉

      2. Avatar de noctenbule

        Il doit bien y avoir des lectures jeunesses non décevantes adulte. Je les cherche.

      3. Avatar de belette2911

        L’odyssée et l’Iliade ? 😆

      4. Avatar de noctenbule

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