Les ouvrages évoquant le non-désir d’enfants restent rares. Laura Boit & Nade décident de donner la parole à ces individus. Il n’y a pas qu’un chemin pour être heureux et même sans enfant.

4e de couverture
C’est avec sincérité que huit personnes témoignent de leur choix de rester sans enfant.
Une décision évidente ou évolutive, semée de doutes et de questionnements, contraire aux schémas culturels et souvent rejetée par le cercle familial.
À travers la pluralité des voix, on découvre d’autres réalités : la libération face aux injonctions sociétales, le faire famille autrement, l’épanouissement certain et, surtout, le non-désir d’enfant comme un chemin possible et légitime.
Laissez-vous porter par les récits sensibles et vivants d’Édith, Diane, Éthan, Patricia, Magali, Océane, Mulakozé et Ana.

Mon avis
Le non-désir d’enfants est un sujet tabou. Les choses empirent quand le Président de la République parle de réarmement démographique. Les conséquences de ce choix de vocabulaire peu impliquer des choses très graves pour la santé physique et mentale des femmes. Le fait de pouvoir avoir des enfants n’est en rien une obligation d’en faire. La pression sociale est telle que le jugement facile et blessant se fait souvent aussi en sphère publique que privée. Pourquoi juger les individus qui font le choix de non-désir d’enfants? Et aussi pourquoi la plupart des médias de leur donne pas la parole?

Laura Boit & Nade ont décidé de changer la donne. Le non-désir d’enfant ne date pas d’aujourd’hui. La première personne dont nous avons la parole est une femme âgée dorénavant. « Je m’appelle Edith Vallée, j’ai 75 ans. Je suis docteure en psychologie, écrivaine, passionnée d’histoire de l’art et pionnière sur le sujet des femmes qui ont choisi de ne pas avoir d’enfant. » (p. 9). Bien qu’elle a grandi dans une famille traditionnelle catholique, elle a décidé de profiter de la vie et de construire son opinion. Le cadre religieux est une chose dont il n’est pas facile d’échapper. Un témoignage touchant et inspirant. Ce n’est pas le seule puisqu’on entend ceux de Diane, Éthan, Patricia, Magali, Océane, Mulakozé et Ana.

Entre le poids des traditions, les inégalités sociales, raciales, le contexte social, rien n’a été laissé de côté. Grâce à ces choix judicieux, presque tous les cas de figure sont présentées. Chaque récit est touchant car authentique. Chacun a du faire face à la bien pensance pleine de mépris et de jugement. La scénariste aborde de bien nombreux sujets de société comme le matrimoine, le harcèlement scolaire, le don d’ovocytes, la vasectomie, l’homosexualité, la ménopause, le handicap… La discrimination ne vient pas seule et tout cela se rajoute. Face à l’incertitude, de nombreuses personnes décident d’aller dans la simplicité des messages, la cruauté des actions et bien d’autres actions répréhensibles. Faire un autre choix consciemment amène la colère et il faut s’accrocher pour être honnête envers soi. Une bd utile à lire et à partager.

Une bd qui porte un message humaniste et de tolérance. Le corps de chacun appartient à chacun et pas à la société.

7 réponses à « Et toi, t’en veux des mômes? – 8 parcours autour du non-désir d’enfant – Laura Boit & Nade »

  1. Avatar de Light And Smell

    Étant concernée par le sujet, je note la référence.

    1. Avatar de noctenbule

      J’ai fait un dossier sur Babelio si le sujet t’intéresse.

      1. Avatar de Light And Smell

        Merci pour l’info !

  2. Avatar de belette2911

    Oui, mon père croit encore que toutes les femmes veulent des enfants et que toutes les femmes les aiment tous… j’ai encore dû lui rappeler qu’il y avait plein d’enfants abandonnés ou placés par les juges dans des institutions… :/

    1. Avatar de noctenbule

      c’est à cause de la pression qu’elles reçoivent et manque d’accès à la contraception que des enfants non désirés avec des gens avec des troubles cognitifs se reproduisent sans amour.

      1. Avatar de belette2911

        J’ai lu qu’au Japon, les femmes avaient du mal à obtenir la contraception, ainsi que la pilule du lendemain et qu’elles appartenaient à leurs maris, ces pauvres femmes. Et puis, on s’étonne des abandons d’enfants ! 👿

      2. Avatar de noctenbule

        Même en France où il y a pléthore de contraception, tu dois faire face à des médecins qui prône femme = incubateur. Le droit de réserve du médecin et celui du pharmacien leur permettent d’émettre des jugements d’un autre temps. La montée des fachos n’aident pas non plus.

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