22h05 rue des Dames

La culture est partout et pourtant elle est souvent méprisé. Jérôme Clément tente d’établir une présentation à sa fille adolescente. L’échange est très riche de digressions.

4e de couverture
A l’heure où la culture est confiée à des technocrates, il est temps de lui rendre son enthousiasme et sa créativité. Au terme du dialogue entre Jérôme Clément et sa fille Judith, le lecteur saura tout de la culture du poireau à l’art contemporain, de la BD aux  » classiques  » tombés dons l’oubli après l’école. Culture savante, culture populaire, livre, télévision, Internet … rien n’échappe aux regards investigateurs et critiques de Judith et de son père, pas même les effets de la globalisation et l’interrogation de chacun sur son identité : cultures régionale, nationale, européenne… Comment se définir aujourd’hui ? Rapidement, les questions ne viennent plus de celui qu’on croit et le patron d’ARTE, surpris et amusé, découvre une culture insoupçonnée. Et s’il s’agissait de… La Culture expliquée à mon père ?

Mon avis
La culture est de plus en plus malmenée avec la montée des extrémismes. Alors rien de tel pour reconnecté avec des experts qui montrent sa force, sa richesse et sa diversité. Cela se fait dans une collection qui traite de nombreux sujets pour permettre de croiser des points de vue. Toutefois Jérôme Clément s’affiche en expert et à tendance à la bien pensance. Il souligne la différence entre la culture populaire et la culture élitiste. L’une à plus de valeur que l’autre et on le sent bien. On a le droit à des cours sur l’Histoire et l’histoire de l’art. Une façon de faire la moral à sa fille adolescente qui adore des stars et les films à la mode. Sa curiosité se résume à la pression sociale liée à son âge. Néanmoins, l’enfant n’est pas issue d’une classe populaire. Avec son père, elle a voyagé dans le monde et visiter de nombreuses structures du patrimoine protégé. Un duo très peu représentatif de la société française.

On apprend forcément des choses. La culture est importante. Les arguments pour la défendre seront bien entendu très différents. L’auteur aborde le rôle aussi de la culture pour dynamiser un territoire par exemple. « D’une certaine façon, le musée sacralise l’artiste. Ce sont les cathédrales des Temps modernes. Les musées sont l’objet de l’attention particulière des architectes et des gouvernements. Bilbao était une ville industrielle en déclin dans laquelle il y avait un chômage considérable; et il y avait ce terrain abandonné sur le port, au centre de la ville, et c’est justement là que les autorités locales ont voulu faire un coup d’éclat. La ville a convaincu la Fondation Guggenheim de s’y installer, pour créer un effet de contraste, et l’architecte américain Franck Gery a conçu ce bâtiment. » (p. 71). Il n’omet pas d’évoquer la culture familiale, l’art africain souvent considéré comme primitif et d’une culture internationale incitant à un choc des cultures. On ressort assez enrichi. Les quelques pages rajoutées avec un échange avec un père et sa fille adulte change de ton. La petite fille est devenue grande et le monde est bien différent. Elle a un poste intéressant et qui rémunère bien. On aurait apprécié plus de partage pour souligner que l’on change beaucoup entre l’adolescence et de devenir actif sur le marché du travail. C’est une belle mise en bouche pour poursuivre sur d’autres ouvrages jusqu’au-boutiste et moins élitiste.

Une lecture intéressante sur la valeur de la culture et pas forcément pour tous.