
Internet permet de mettre en lien les humains sur la planète. L’idée semble positive. Toutefois, le côté obscur est qu’il sert aussi à humilier, menacer et stigmatiser surtout les femmes.
4e de couverture
Cette bande dessinée n’est malheureusement pas une fiction. Composé de témoignages, d’investigation, de documentation et de conseils, ce livre rend compte d’un phénomène souvent sousestimé mais très répandu : le cyberharcèlement, qui touche principalement des femmes et des minorités.
Des victimes n’ayant pas d’autre tort que celui d’être elles-mêmes, seules derrière leur écran.
Johanna Vehkoo, une journaliste féministe engagée et reconnue en Finlande, a mené tout le travail d’investigation, qu’Emmi Nieminen, une jeune dessinatrice de talent, a illustré.
L’engagement féministe des autrices a pour ambition d’informer les lecteur·trice·s.
Ouvrage complet, très abordable et richement illustré, il peut parfaitement être proposé à des lecteurs dès l’adolescence.

Mon avis
Le titre est assez évocateur sur la thématique abordé. On entend souvent parlé d’internet de façon positive pour faire du lien, apprendre et découvrir. Puis d’autres personnes ont vu d’autres usages possibles. La haine des autres peut y trouver toute sa place sans aucune limite. Alors quand des femmes décident de parler d’immigration, de féminisme, de patriarcat, elles ont le droit à des menaces de mort, de viol et d’insultes. Le livre évoque des cas concrets en Finlande. Ce pays du froid avant considéré comme une terre de paix, d’échanges, d’innovation à régresser pour devenir une terre de rejet, de haine et qui prône la discrimination. Les résultats des dernières élections le prouvent. Donc âmes sensibles attention car vous risquez d’être autant révolté que triste. On pourrait se dire où va le monde? Il ne va pas dans le bon sens en tout cas.
Le livre est très pédagogique. Il débute avec des témoignages de femmes qui ont été victimes d’agressions numériques et des très virulentes. La loi ne permet pas de condamner ces agresseurs. Donc pourquoi arrêteraient-ils? Ce phénomène mérite d’être étudié par des chercheuses et les conclusions ne sont guère rassurantes. La liberté de pensée est gravement remise en question par les conservateurs et les extrémistes mâles en grande majorité. Qui sont ces haineux? On n’est pas si surpris de découvrir leur typologie. « Les trolls sont des gamins ou des adultes infantiles qui prennent du plaisir à tourmenter les autres. Ils s’identifient en tant que trolls et se caractérisent par un niveau d’intelligence élevé, une certaine malice et un goût pour la controverse. Le trolling relève d’une argumentation à la fois facétieuse et malveillante. Le trolling se distingue aussi par une certaine distance émotionnelle. Le sujet même du débat est rarement important pour le troll qui est uniquement attaché à sa foi inébranlable en une liberté d’expression totale et une protection complète de la vie privée sur Internet. On parle bien sûr de la vie privée du troll. Celle des autres – on s’en moque. (…) L’auteur type de messages haineux, racistes et misogynes est un homme d’un certain âge qui, contrairement aux trolls, n’est pas initié à la culture de la Toile. Il peut envoyer des messages sous son propre nom, sans prendre la peine de dissimuler ses données personnelles. Il s’exprime sous l’emprise d’une émotion puissante et réelle. » Les informations nous permettent de mieux comprendre ces actions nauséabondes et nous incite à être plus prudente. Emmi Nieminen et Johanna Vehkoo soulignent que malgré le risque, qui est bien réel, des femmes continueront à prendre la parole pour dire, dénoncer et sensibiliser. Le courage devient de rigueur dorénavant.
Une bd coup de poing au coeur qui met un vrai ko le moral. La haine devient présente partout et elle captive l’attention que les choses positives.
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