
Une épidémie a touché Spleen City. Depuis, tous les habitants doivent respecter des règles strictes pour des raisons sanitaires. Mais ce conditionnement cache quelque chose de pas très éthique.
4e de couverture
Il y a dix ans, un mal mystérieux s’est abattu sur la petite ville de Spleen City, déclenchant une effroyable épidémie qui faillit emporter presque toute la population. Nul n’a jamais su l’origine de ce terrible fléau. Personne n’a jamais su comment soigner ceux qui en furent victimes. Tout ce qu’on a su faire, c’est lui donner un nom. Quatre lettres qui résonnent comme un glas lugubre au petit matin : PEST. Si aujourd’hui, les choses semblent stabilisées, les malades demeurent toutefois parqués dans de gigantesques fosses hygiéniques, et attendent un remède miracle qui tard à arriver. Mais depuis qu’Abélard a trouvé un drôle d’indice dans les marais qui entourent Spleen City, les choses semblent soudain s’accélérer… Abélard est d’ailleurs le premier à être surpris de l’intérêt que suscite sa petite découverte. A se demander si on ne lui aurait caché une partie de la vérité ? !
Mon avis
Avec le titre « Pest », on se doute bien de la thématique tourne autour de l’épidémie. On ne lit pas l’album pareille avant et après le Covid. On se rend compte qu’une maladie a un impact réel et concret sur l’ensemble de la société. Donc l’Etat se prend le droit de légitimer le mode de vie, ceux qui ont le droit d’aller au travail, la gestion des transports en commun, les activités autorisées, quelles relations tissées ou pas… Le fait que les gens de pouvoir établissent les règles pour notre santé. Le despotisme n’est jamais loin pour asservir les pauvres pour que d’autres puissent s’enrichir tranquillement. Quand il y a un peu de révolte dans l’air, il faut donner un bouc émissaire, pour cristalliser la colère quelque part avec le soutien des médias. Les conspirationnistes vont adorer l’histoire.
Un pauvre gars qui n’a pas grand chose pour lui, à part sa naïveté, va être le symbole du changement. Abélard découvre l’amour, le pouvoir, la police et la rébellion. Puisqu’il existe un vaccin contre la maladie, pourquoi ne pas libérer les gens malades, enfermés dans des boxs comme des bêtes. Une occasion de mettre un peu de légèreté dans un univers assez sombre où l’espoir n’a pas sa place.
Le style graphique est assez singulier. Dans un univers du 19e siècle avec une multitude d’objets mécaniques avec une technologie étrange faite de tuyaux, de flexibles et de pièces métalliques. Certains sont sur ces machines qui marchent à leur place. Uniquement ceux qui ont un haut statut social peuvent bénéficier de cette aide. On ne sait pas si c’est utile ou si c’est pour souligner la distinction. Le chercheur possède son cerveau dans un bocal. Est-il alors plus productif? C’est assez troublant. Ce choix aussi permet d’éloigner la vision à notre société, c’est plus du rétrofuturisme. L’ensemble est très cohérent avec tout de même un personnage féminin fort qui remet tout en question. On est tenté par la suite pour savoir si l’opposition gagne ou si rien ne change.
Une bd qui nous évoque aussi bien des lectures que des choses vécues. Comment gérer une épidémie?

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