
Tout le monde a déjà entendu parler du yoga voir même a participé à une séance. Mais derrière ce que beaucoup considèrent comme un simple sport se cache une philosophie. Et il n’est jamais lui de tomber dans une démarche sectaire qui peut être destructrice.
4e de couverture
Par le duo à l`origine de Resisters (plus de 10 000 ex. vendus) Une plongée dans l`univers fascinant du yoga, mêlant expérience intime et questionnements universels. Septembre 2012. Jeanne suit son premier cours de yoga. Derrière ce qu`on présente comme une pratique de bien-être, elle pressent tout autre chose. Un appel mystérieux, beaucoup plus complexe. Mais quoi ?Aujourd`hui, pas moins de 8 millions de Français (dont 80% de femmes) pratiquent le yoga – une discipline encore associée il y a quelques décennies, à une poignée de hippies plus ou moins illuminés… Comment expliquer ce succès fou ? Est-ce une simple mode ? Un coup de génie marketing ? Le signe d`une crise profonde de notre civilisation ? Mais avant tout, qu`est-ce que le yoga au-delà des clichés ?
Septembre 2012 : alors professeure de philosophie en Normandie, Jeanne Burgart-Goutal suit son premier cours de yoga. Derrière ce qu`on présente généralement comme une pratique physique de » bien-être « , elle pressent tout autre chose : un mystérieux appel, beaucoup plus trouble et complexe que l`image courante de cette discipline. Mais quoi ?Pendant dix ans, elle explore cet univers, avec un mélange, explosif, de distance et de passion. Elle multiplie les cours de diverses écoles, accumule les lectures, séjourne en Inde, commence une formation de professeure, pose mille questions. Surtout, elle rencontre en Provence, un yogi vivant en marge de la société, qui lui ouvre les portes cet univers jusqu`à l`envers du décor…
Alors qu`elle mène en parallèle une recherche sur l`écoféminisme, un mouvement social et politique qui relie depuis les années 1970, féminisme et écologie, les fils commencent à se tisser entre ces enjeux brûlants et le monde du yoga, soulevant des questions inattendues : pourquoi y a-t-il beaucoup d`écolos parmi les yogis aujourd`hui ? Les philosophies du yoga peuvent-elles nous aider à resacraliser la nature ? Le yoga actuel est largement féminin, mais est-il féministe ? Les chakra existent-ils réellement ? Pourquoi y croire ?

Mon avis
Les avis positifs ne manquent pas sur « Yoga Shalala ». On y aborde déjà l’histoire du yoga, ces différentes pratiques, l’écoféminisme et l’impact sur les individus. Ce qui est intéressant est l’approche assez personnelle via un témoignage. On cherche à expérimenter, on pose des questions, on va de plus en plus loin jusqu’à arriver à se faire embrigader. Entre temps, le lecteur s’enrichit de très nombreuses explications, avec des experts de tout domaine et qui sont toutes sourcées à la fin, ce qui prouve le sérieux de la démarche. Par contre, il faut prendre le temps de lire. Les explications ne manquent pas et il n’y a pas de demi mesure.
Elle ne cache pas ces tâtonnements, ces doutes, ces échecs avec beaucoup d’humanité. Car à ces débuts, le yoga était une philosophie complète de vie. « Les premiers yogis étaient des « renonçants » (sannyasini), des hommes qui se retiraient de la société pour vivre dans la forêt, lieu mystérieux, à la frontière de l’humain et du divin où s’établissent ceux qui sont à la recherche d’absolu. » Comme elle l’explique, c’était par des hommes et pour des hommes. Quand les yogis viennent dans l’occident répandre leur bonne parole, faire de l’argent et du soft power, ils doivent adapter aussi leur discours. Se sont des femmes qui viennent ne très grande majorité car elles sont en quête de spiritualité et de sport. Progressivement, le yoga prend bien des formes différentes avec souvent des approches plus mercantiles. A force d’enquêter, elle constate qu’initialement il y avait un lien avec l’environnement et ce que l’on pourrait dénommer écologie de nos jours. « Tout d’abord, revenir à la source : le Veda, cet ensemble de textes sacrés écrits entre 1500 et 800 avant J.-C., l’Atharva-veda est le plus écologiste (si l’on permet cet anachronisme) : on y trouve des hymnes à la terre, au feu, au vent, au soleil, à la lune… La terre y est célébrée comme lieu de la diversité, choisie par les dieux pour y accomplir leurs exploits. Le texte dit qu’on ne dois pas l’exploiter, mais en prendre soin, notamment grâce à des rites. Partenaire des humains, elle les nourrit en fonction du respect qu’ils lui portent. Ainsi dès le début, l’Inde déploie une vision de la nature bien plus propice que la nôtre à l’écologie. » « La nature n’y est pas vue comme matière inerte, ni comme ressource à exploiter, mais comme énergie intelligente de vie, de création et de transformation ». Elle montre les liens de corrélation et l’apparition de l’écoféminisme avec la philosophe et activisme indienne comme Vandana Shiva surnommée la « rock star de l’écofémininsme ».

La forme par contre pourrait repousser les lecteurs de la bd divertissement 48CC. Là, on a un petit pavé avec beaucoup beaucoup de texte. Contrairement à Blake et Mortimer, il n’est pas nécessaire d’expliquer en long et large le contexte ou faire des descriptions. Les éléments sont complexes et il faut les vulgariser pour les rendre accessibles à tous. Donc on a de très nombreux blocs de textes très complets. Il faut accepter de ne pas tout lire d’un coup et que l’apport peut se faire comme un livre ou essai. L’aspect graphique est aussi très moderne avec des dessins assez grossiers et pas de pourtour noir. D’ailleurs, on n’a pas de case non plus. Le gaufrier peut rester dans le placard. Puis les couleurs sont très vives et se rapprochent d’un rendu quadrichromie en sérigraphie. Le suspens est très peps et cela se reflètent dans le dessin ainsi que le choix des teintes. Le petit hic est qu’il n’y a pas les numéros de page.
On referme le petit pavé en ayant mis de nombreux marques pages sur les thématiques qui nous intéresse. Il y a aussi tous ces experts qui donnent envie de découvrir leurs publications. L’envie de lire « ReSisters » des mêmes scénaristes se confirment. Parce que si l’audace et la recherche de données est aussi poussé, on est sûre de bien connaître par la suite l’éco-féminisme.
Une bd à mettre en main de tous les adeptes du yoga et celles qui y réfléchissent. Le yoga n’est pas un sport ordinaire, c’est beaucoup plus complexe.
Laisser un commentaire