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Saucisse déteste Billy et veut tout faire pour s’en débarrasser. Seulement quand son souhait se réalise, tout ne redevient pas comme avant. Pour arrêter son régime, il est prêt à tout, même retrouver son ennemi.

4ème de couverture
Pour Billy, être un garçon dans un corps de chaton a bien des avantages : il sait lire, commander en ligne des pizzas aux anchois utiliser les transports en commun , il peut traîner la nuit dans les rues de la ville sans rendre de comptes à personne et fréquenter n’importe quel chat de gouttière… comme Monsieur Hubert par exemple. Pourtant, malgré les apparences, les deux compagnons ne sont pas tout à fait heureux : ils en veulent à leur père ! Celui de Monsieur Hubert, ex-vedette du cirque reconverti en matou parvenu, n’a pas hésité à renier son fils pour les beaux yeux de sa douce et tendre… pas si tendre que ça. Billy reproche au sien d’avoir toujours fait passer son boulot avant son fils, à l’époque où il était encore un petit garçon. Mr Hubert va donc voir un psy pour les chats et alors que Billy décide d’en faire voir de toutes les couleurs à « Monsieur Papa », il découvre par hasard les plans démoniaques que réservés à son père par deux collègues envieux… Alors ni une, ni deux, Billy part à la rescousse de son père avec l’aide de Monsieur Hubert.

Mon avis
Billy était un petit garçon. Mais comme il était particulièrement méchant et cruelle, il a été transformé en adorable chaton. Il a des difficultés à s’adapter à la situation. Par chance, il a rencontré un ami, M. Hubert qui l’a aidé à s’adapter à sa nouvelle condition. Grâce à lui, il retrouve sa famille et l’horrible chien qui garde la maison Saucisse.

Il a sympathisé avec sa petite soeur qui voit en lui comme par hasard son petit frère. Elle tient particulièrement à lui. Grâce sa détermination, le félin peut rester à la maison et est considéré comme un membre de la famille. Saucisse n’apprécie pas cela. Et le fait d’être au régime, le rend encore plus agressif. On s’étonne de l’angle très grossophobe utilisé par le scénariste. « Quand tu seras gros, on te mettra au régime, comme Saucisse! » (p. 9), « Marie a raison. Ce gros boudin de chien mijote surement quelque chose! » (p. 10) et « Comment tu t’appelles, mon boudin? » (p. 39). On stigmatise les gros en soulignant un manque de volonté, de la fainéantise et de la faiblesse. Par conséquent, on insiste sur un régime appliqué par un tiers qui vous veut du bien. L’humiliation se fait aussi par un gilet publicitaire mis sur le chien. On lui a mis un panneau écrit : animal obèse. Rien de cela n’est amusant. Donc il est normal d’humilier et de rabaisser les gros. Ils mangent de façon démesurée et sont méchants. Il est légitime de former les plus jeunes à la discrimination et au rejet de la différence.

Tout comme d’autres approches avec par exemple de montrer des chattes prostitués. Elles sont couchés sur un mâle, mis au centre. Même dans leurs expressions, « mon chou » (p. 24), elles sont à la limite de la représentation vulgaire. Comment est censé comprendre cela un enfant de 9 ans? La représentation de la femme semble aussi cela d’un autre temps. La mère est au foyer comme dans « Boule et Bill ». Elle a du temps pour elle et peut trainer en pyjama, prendre un bain, faire les courses… Donc, il est normal qu’on puisse la voir à moitié nue, qu’elle soit blonde aux yeux bleus. Les clichés ont la vie dure. Et il reste la petite soeur, comme c’est une petite fille, elle pleure à la moindre contrariété. « C’est vrai que je m’amuse bien avec Marie, mais ce n’est qu’une fille » (p. 17). Un détail nous a interpelé aussi. Billy s’est enfui et la gamine est effondrée. Le père, sans même l’idée d’attendre un peu ou de faire des recherches, propose d’acheter un nouveau chat. Un animal est un objet ordinaire. N’oublions pas l’importance de la culture pop sur la construction des représentations et des imaginaires. On voit que c’est important pour le duo scénariste/dessinateur. Ils intègrent une représentation de «Nighthawks » d’Edward Hopper en p. 30.

Pour l’histoire en elle même, elle assez capilotractée. Un gros méchant chat qui veut soumettre Billy à son autorité. Pour y arriver, il enlève M. Hubert et se fait aider par des rats. Il les a convaincu de l’aider pour leur proposer d’atteindre une vie. Le matou borgne maîtrise l’art de convaincre. Du moins, c’est ce que l’on veut nous faire croire. Car on assiste à aucun exercice rhétorique. On sait qu’il est méchant à cause de son physique, de la couleur du texte de ces bulles et du fait que le texte soit en gras. Aucun doute à avoir. Malheureusement pour lui, Saucisse retrouve la trace de Billy et arrive au moment opportun avant qu’il meure. Un happy end gentillet très prévisible. Le bouchon est même poussé jusqu’à singer la fun du film « La belle et le clochard ». Un peu trop dans le mélo et dans le cliché totale. Un étonnant mélange dans une bd pour enfants.

Malgré un graphisme très mignon, l’histoire est riche en discrimination et stéréotypes.

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