
Quand on est entre femmes, la parole se libère. On parle de sexe, de mariage, de virginité, d’hommes malhonnêtes… La pression sociétale reste omniprésente et dicte des comportements dangereux.
4ème de couverture
Toujours dans l’esprit du très célèbre Persepolis, Marjane Satrapi s’invite dans la collection « Côtelette » pour offrir à ses plus fidèles lecteurs des petits instants de vie d’hommes et de femmes iraniens. Entre les fêtes de famille et les repas traditionnels, rien de tel qu’une petite histoire croustillante ! Un régal.

Mon avis
Marjane Satrapi s’est fait connaître du grand public en 2007 avec son dessin animé, Persepolis, adapté de sa bd qui a fait un raz-de-marée médiatique. Elle a permis d’ouvrir la porte à d’autres femmes bédéaste du Moyen Orient. La maison d’édition l’Association propose des artistes en leur laissant toute la liberté de créer et de s’exprimer sans limite, sans interdit et sans apriori. Marjane Satrapi profite de cette totale autonomie pour proposer des oeuvres surprenantes et envoutantes comme Broderies en 2003. L’inspiration se trouve au coeur de son histoire personnelle, de sa famille et de son pays d’origine, l’Iran.
Et pourquoi c’est le femmes qui doivent être vierges? Pourquoi souffrir le martyre pour satisfaire un connard? Car l’homme qui demande « la virginité » à une femme n’est autre qu’un connard! Pourquoi on ne fait pas comme les occidentaux !? Chez eux, comme le problème de sexe est résolu, ils peuvent penser à autre chose! C’est pour cela qu’ils progressent.
C’est ainsi que l’on retrouve Marjane chez sa grand-mère entourée de femmes de la famille et d’amies les voiles laissés à l’entrée. Une bonne réunion pour ventiler le coeur autour d’un bon thé. Ainsi avec légèreté et humour, les femmes parlent avec liberté de l’amour, du mariage choisi et imposé par la famille, de l’amitié, de sexe, de place dans la société…. Les langues se délient et les sujets sensibles apparaissent comme le fait d’être vierge pour le mariage, le fait de devoir se recoudre pour l’honneur et la virilité de ces messieurs, la difficulté de se remarier après un divorce ou un deuil bref de l’ensemble de ses lois dictées par des hommes et leur égo.

Avec une légèreté de ton et de structure, Marjane Satrapi nous livre un témoignage touchant et drôle de femmes authentiques, brimés et fortes à la fois. Les sourires apparaissent souvent. Une bd réalisée par une femme, sur des femmes qui ravira les lectrices. Toutefois, il ne faut pas limiter le lectorat car c’est bien aussi de montrer aux hommes l’autre côté de l’oppression, de l’absurdité de l’idée de la supériorité de l’homme sur la femme que le prétexte soit religieux ou non. Les personnages sont attachantes surtout la grand-mère de Marjane qui tient d’une main de fer son mari. Des femmes de caractères qui veulent de l’égalité et de la liberté pour toutes.
C’était parfait…vous vous rendez compte ? Les chemises sales, ses caleçons dégueulasses, son repassage quotidien, sa mauvaise haleine, ses crises d’hémorroïdes ses grippes, sans parler de sa mauvaise humeur … et ses caprices… et bien tout ça, c’est pour son épouse.
Quand un homme marié vient voir sa maîtresse…il est toujours blanchi et repassé, il a les dents qui brillent, son haleine, on dirait du parfum, il est de bonne humeur, il a de la conversation, il vous dit : vous êtes belle et intelligente…avec vous, je ne m’ennuie jamais…vous êtes extraordinaire, une perle rare…il est là pour passer du bon temps avec vous.
Marjane Satrapi possède style léger, tout en noir et blanc, avec une plume acerbe et douce à la fois. Comment résister à la liberté de penser, de rire, de dessiner? Vive les femmes, vive l’égalité et vive la bd
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