
Il n’y a jamais de calme dans le village des schtroumpfs. Surtout qu’une grande tempête vient tout chambouler avec l’arrivée d’une fille. Puis les choses s’accumulent avec la vigueur de l’hiver.
4e de couverture
Qui ne connaît les Schtroumpfs ? Ces gentils lutins bleus à gros bonnet blanc se ressemblent tous, même s’ils ont chacun leur caractère, et parlent une curieuse langue dans laquelle la plupart des mots sont remplacés par « schtroumpf » ou « schtroumpfer ». Sous l’autorité débonnaire du grand Schtroumpf, ce sympathique petit peuple organise sa vie et lutte contre l’abominable sorcier Gargamel, qui ne rêve que de les détruire. Une adorable fantaisie qui séduira les plus petits et distraira leurs aînés.

Mon avis
Quand on découvre comment se fait une schtroumptransformation, on a de quoi être dépité. Déjà, Gargamel quel grand malin de créer une fille pour générer la discorde. N’oublions pas qu’entre couilles, tout se passe toujours bien. Les problèmes sont toujours générés par les femmes. Donc cela va de soi de créer une schtroumpfette. La recette de création « Comment faire une statuette en la dotant d’une nature féminine » à vraiment à noter. Tous les stéréotypes de genre y sont réunis pour vraiment montrer que femme rime avec ennuie. « Un brin de coquerie… Une solide couche de parti pris… Trois larmes de crocodile… Une cervelle de linotte… De la poudre de langue de vipère… Un carat de rouerie… Un poignée de colère… Un doigt de tissu de mensonge, cousu de fil blanc, bien sûr… Un boisseau de gourmandise… Un quarteron de mauvaise foi… Un dé d’inconscience… Un trait d’orgueil… Une pinte d’envie… Un zeste de sensiblerie… Une part de sottise et une part de ruse, beaucoup d’esprit volatil et beaucoup d’obstination… Une chandelle brûlée par les deux bouts… » (p. 6). Peyo s’est dédouané de ces propos discriminant avec une note de bas de page. « Ce texte engage la seule responsabilité de l’auteur du grimoire « Magicae Formulae », Editions Belzébuth » (p. 6). On entend déjà dire : « On ne peut plus rire de rien ». Générer des idées discriminantes et en plus les adresser à des enfants, majoritairement des garçons, cela devrait interpeller.
De plus, on trouve une schtroumpfette avec des bons gros clichés. Elle est superficielle, narcissique, stupide, méchante… Elle n’a rien pour elle. Même le grand schtroumpfs y va de petites piques. Il ne veut pas l’emmener sur un chantier. « Non, non la place d’une schtroumpfette n’est pas sur un chantier! C’est trop dangereux et… » (p. 11). Il n’a jamais vu de fille mais il sait déjà que c’est fragile. Quel progressiste ce bonhomme. Les schtroumpfs commence à en avoir marre de ces caprices. Ils lui jouent un tour. Comment turlupiner une nana? On lui fait croire qu’elle a grossi et qu’elle est devenue moche. La voilà au bout du rouleau. « Je suis trop grosse! Et je suis laide! Mes cheveux sont dans un état lamentable! J’ai un teint horrible! Aucune toilette ne me va! Je veux mouriiir! » (p. 21). Le grand boss décide de faire quelque chose pour elle. Il l’a rend plus mince, avec des long cheveux blonds et une robe plus courte. Pour savoir s’il a fait du bon boulot il demande à ses subalternes : « Alors? Qu’en pensez-vous? » (p. 22). Il a fait un belle objet. Il a juste travaillé sur l’apparence et non les traits de caractère. Pourtant ce n’était pas le problème qu’elle avait vraiment. Et là aussitôt, tous les schtroumpfs deviennent débiles profonds. On voit que l’on passe de la brune méchante à la très pulpeuse blonde. Il ne lui manque plus qu’une grosse paire de seins et plus tard un tournage porno. Quel dommage que la bd soit à destination des enfants à partir de 9 ans. Pour l’harmonie du village, elle part et personne ne l’a cherche. Pour se venger, car la vengeance est importante chez les petits êtres bleus, grand schtroumpf créé une femme pour embêter Gargamel. Navrant et encore navrant.
Heureusement que la deuxième histoire est plus légère. La réserve des schtroumpfs a pris feu. Pourquoi? Comment? On l’ignore. Comme la famine arrive à grands pas, ils n’ont pas le choix de partir. Quel chance de tomber sur un grand château. On voit que Peyo maîtrise autre chose que des forêts. Ainsi on voit des paysages enneigés assez jolies. Après, comme d’habitude tout se passe bien et assez vite. Ils trouvent un grand trésor qu’il donne au châtelain et en contre partie il donne de quoi manger aux bonhommes bleu pour passer l’hiver. N’est-ce pas la base du récit autour de Johann et Pirlouit? La transition fait du bien car ici pas de discriminations.
Un tome très décevant et navrant. Peyo s’amuse des clichés mascu et permet de les reproduire mais rassurons-nous « C’est juste pour rire ». Ca commence toujours comme ça.

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