22h05 rue des Dames

D’étranges créatures ont envahi la planète. Ils se font appeler les toutes et on ne sait pas ce qu’ils veulent. En France, l’Etat a décidé de déplacer ceux qui dérangent la circulation ou autres situations.

4e de couverture
En France, dans un présent dystopique, des créatures étranges et effrayantes – cohabitent avec les humains. Monstre, extraterrestre, croque-mitaine, animal fabuleux, chimère, esprit, divinité, autant de dénominations qui n’ont pas réussi à expliquer l’apparition de ces « toutes » il y a quelques années. Mais devant leur caractère pacifique et leur beauté incomparable, l’enthousiasme et l’hystérie de la découverte est retombée et la population s’est habituée à la présence de ces curieuses créatures. Jusqu’au jour où les toutes deviennent agressives…

Mon avis
Quand on regarde la couverture, impossible de ne pas être intrigué. Que fait le jeune homme dans ce monde qui mélange zone de couleurs avec des objets? Il faut se plonger dans le récit pour avoir des réponses. Dès que l’on commence, on nous impose une lenteur. On rencontre Orsay qui n’a pas une vie très palpitante. Il s’occupe des espaces verts de la ville et de sa mère malade. Cela lui suffit pour l’instant. Un jour, le voilà en contact avec un toute et ses bras se sont transformés. Pour retrouver un semblant de normalité, il monte à Paris pour trouver un médecin. A partir de là, tout part en vrille. Le jeune garçon tombe amoureux d’une jeune rebelle. Et surtout il rencontre des personnes comme lui qui ont fusionné avec un toute. Sauf qu’eux pensent le monde autrement et n’hésitent pas à tuer sans culpabilité. La police tire en plein coeur de l’adolescente. Les deux mi-humain et mi-toute usent de leur nouveau talent pour lui sauver la vie. Orsay et Melek vivent une expérience étrange et intense.

Ce qui nous touche repose sur le toute. Ils sont tous différents et possèdent quelque chose d’hypnotique. Le lecteur les regarde autant que les personnages. Les formes sont très intrigantes, joue avec de la transparence et l’opacité. Les couleurs peuvent être ternes ou très vives. Bien qu’elles soient inoffensifs, ils n’ont pas tous les mêmes capacités. Le fait qu’ils peuvent modifier le corps d’un humain interroge. Doivent-ils être protégé? Que veulent-ils? Les humains ont-ils le droit de les tuer et de les maltraiter? Peuvent-ils avoir des droits? Les trois héros vont avoir un rôle à jouer à l’avenir. Surtout que l’on découvre un monde merveilleux et étrange quand on est à l’intérieur du toute. Pourquoi cet univers? ces couleurs? ces éléments personnels et rassurant? et ce sentiment de bien être qu’en est-il? Ce premier tome pose un cadre qui permettra de pousser plus loin les conflits, les affrontements et le raisonnement sur ce qu’est être un homme.

Un premier album étrange qui nous met en doute et nous fascine. Que va nous réserver la suite?