22h05 rue des Dames

On dit souvent que ce n’est pas bien de changer d’avis. Pourquoi faut-il que l’on pense toujours la même chose? Est-on toujours la même personne dans le temps?

4e de couverture
Avoir une opinion définitive, choisir son camp et réprouver l’autre… Nous sommes sans arrêt incités à prendre parti. Et ce, sans retour possible. Pourtant, comment savoir avec certitude quel métier nous exercerons dans 10 ans ? Quel style de musique nous définit le mieux ?
Dans ce texte intime, à la fois ode aux convictions et à l’incertitude, Blandine Rinkel prend le contrepied des injonctions actuelles, et rappelle notre droit à changer. Parce que s’autoriser à changer, c’est préférer le dialogue à l’entente forcée, et le conflit à l’indifférence. C’est accepter que l’on puisse se tromper sans se trahir, être contradictoire et pluriel. C’est créer de l’inattendu. Bref, s’autoriser à changer, c’est gagner en liberté.

Mon avis
La collection Alt pour adolescent propose toujours des ouvrages qui poussent à se poser des questions. Déjà avec le titre, « A-t-on encore le droit de changer d’avis? ». En effet, ce n’est pas toujours bien vu de changer d’avis. On va dire que c’est surtout dans la fréquence que cela peut poser problème, d’autant quand il est question de politique, de religion ou d’éthique. Pour le reste, on peut lire autrement un livre que l’on a bien aimé à un moment de notre vie ou même un film. Entre temps, on s’est peut être formé ou informé et notre prise de conscience à changer. Comment peut-on être la même personne à 16 ans, 30 et 50 ans? Nous avons fait des rencontres, participer à des évènements, eu des joies et des déceptions. Par conséquent, notre façon de voir le monde à changer. Même nos centres d’intérêts, nos amis évoluent, s’enrichissent les uns des autres…

Blandine Rinkel propose une approche assez originale à travers ses multiples passions. Elle s’était imaginé que tout ce qu’elle appréciait n’était pas cumulable et cohérent. Alors, elle a compartimenté les choses et les gens. Puis une prise de conscience sur son changement d’avis à tout modifier. Cela est tellement ancrée en elle qu’elle propose une approche des nouvelles rencontres. «  »Sur quoi tu as changé d’avis ces trois dernières années? » C’est l’une des questions que je préfère poser aux gens que je rencontre pour la première fois. Elle en dit beaucoup sur quelqu’un. Tout comme les questions « Qu’est-ce qui n’a pas d’importance pour toi? » ou « Qu’est-ce qui pourrait te faire rougir avant de mourir? » ou « Si ta colère était un animal, qui attaquerait-il en premier? ».
Mais ma préférée reste tout de même « Sur quoi tu as changé d’avis? », parce que c’est une question qui appelle toujours une histoire. Une histoire de temps qui passe et de rencontres. Elle interroge ce qui a été et ce qui est désormais. Comme la lumière bleue phosphorescente qui révèle le sang invisible d’une scène de crime, c’est une question qui révèle nos contradictions » (p. 12). Des questions très originales à poser à des soirées ou des festivals pour briser des glaces et voir comment réagissent les gens. Grâce à cette lecture, vous pourrez partagé des discussions étonnantes avec votre entourage. Un livre qui vous fera peut-être changé d’avis?

Une lecture rapide, accessible et percutante dont tout à chacun pourra s’approprier.