L’association des femmes africaines – Swann Meralli et Clément Rizzo

Ce n’est pas parce que l’on vit dans une cité que l’on ne peut pas être solidaire. Des femmes africaines décident de se réunir et de faire bouger les choses à leur mesure. Quand il est question d’aider l’une d’elle, elles sont prêtes à tout pour faire bouger les lignes.

4e de couverture
Des femmes de toutes origines créent une petite association de quartier pour se soutenir et s’épauler, sur fond de drame social. Une secte organise des mariages clandestins… un maire veut en mettre plein la vue… la pègre prépare un mauvais coup.., une journaliste cherche un scoop à tout prix. Roselyne, Elodie, Katia, Josiane, Saïda et Elise ne se savent pas encore qu’elles vont au devant de graves dangers !

Mon avis
Quand on découvre la couverture, on voit le portrait de six femmes très motivées. Cet air déterminé fait écho au titre « L’association des femmes africaines ». Elle tente de faire des choses dans leur quartier dans une cité. Une des adhérentes à besoin d’argent pour partir au pays afin d’être aux côtés de sa mère très malade. Mais le billet est très cher et elle n’a pas les moyen de se le payer. Les femmes de l’association décident de se mobiliser pour trouver l’argent. Elles font le choix de projeter un film sur l’excision et les conditions de la femme. Pour cela, il faut l’accord de la mairie. Par contre, là cela va poser problème. Le maire ne veut pas entendre parler de cette zone et veut se concentrer ailleurs. D’ailleurs, les élections arrivent bientôt. Donc un spectacle culturel de haut niveau devrait épater les habitants du centre pour le réélire.

En parallèle trois histoires vont s’entremêler. Une journaliste cherche un sujet à scandale pour vendre son reportage. Par chance, elle trouve un loup avec une secte évangélique qui fait du trafic d’argent, d’ivoire et d’humains. Il a fait venir une jeune femme qu’il a fait exciser pour la marié avec un homme de la cité. Elle est la clé d’une aventure complexe qui va bouleverser de nombreux résidents. Même si tout semble un peu caricatural, ce n’est pas si loin de la réalité. On trouve toujours les très croyants se fermant à d’autres, ceux qui exploitent les très croyants, les homophobes, les misogynes, les racistes, les zonards… Des représentations allant entre réalisme et exagération. On le constate très bien avec le maire, assez radical et extrémiste. Des mondes s’affrontent et s’opposent. Tout devrait se dévoiler avec un gentil happy end à la fin. On peut féliciter Swann Meralli et Clément Rizzo d’avoir choisi un sujet très sensible qui parle de cité, d’enjeux de pouvoir, de secte, d’abus de pouvoir, de violence sur les femmes, de phallocratie… Espérons que le deuxième tome clôture tout ça avec cohérence.

Une aventure étonnante qui montre des luttes et des enjeux de pouvoir. Est-il possible de vivre ensemble sans abuser de la confiance des autres?

10 commentaires

  1. Je découvre toujours des bédés intéressantes chez toi, tu lis autre chose que moi et ça me plait de sortir de mes sentiers battus. Bon, ensuite, la mission est de les trouver, toutes ces bédés et là, c’est un autre problème (puis faut les lire et là, faut du temps) 🙂

    • Il faut dire que les bd avec un format assez classique et 48CC en général je les fuis. Et quand le dessin est trop standard,, je fuis. Mais sur tes conseils je replonge dans les classiques comme Blueberry. Tu m’influences aussi 🙂
      J’ai de la chance d’avoir plus de choix en média autour de chez moi et avec des abonnements gratuits et des prêts illimités, c’est plus facile de trouver des choses différentes 🙂

      • Blueberry est un excellent classique, déjà dans on approche avec les Amérindiens. Ok, les Blancs les voient comme des sauvages et toussa toussa, ce qui est raccord avec l’époque, mais Mike essaie de les comprendre, d’aider, et le scénariste n’est pas manichéen. Là, on avait déjà un super progrès !

        Les classiques ont toujours du bon, ne fut-ce que pour avoir une fenêtre sur la société de l’époque 😉

      • Il y a aussi la loi sur les publications qui limitent aussi ce que les bédéastes pouvaient faire. Pour Lucky Luke son créateur a toujours regretté d’avoir réalisé un personnage lisse.

      • Lorsque tu lis les albums des éditions Dupuis de cette époque, les personnages sont couvent lisses, hormis Natacha, qui avait des gros nibards (ou du moins, plus gros que les standards tolérés) et quelques exceptions. Les gens voulaient ça, on leur donnait ça, maintenant, ça change, mais je remarque que la majorité des gens apprécient les personnages lisses, les vrais bons…

      • C’est la loi de la protection de la jeunesse post seconde guerre mondiale qui a encadré les publications et surtout la bd. Si les scénaristes étaient trop audacieux, la publication était censuré. Il a fallu la modification de la loi pour permettre plus de liberté comme dans les années 70.
        La loi encadre aussi les libertés;

      • C’est un doux euphémisme. Même dans la représentation des femmes étaient encadrée par la loi ce qui explique le nombre de maman naïve et de femmes creuses.

Laisser un commentaire