Le monde de l’édition doit s’interroger sur son avenir. Il n’y a pas une solution toute faîtes, clés en main. Pourra t’on vivre encore de la production de manga?

4e de couverture
Voici déjà le dernier tome de Bienvenue chez Protect, le manga presque auto-biographique de Miso Suzuki, qui nous dévoile tous les secrets de l’impact du « numérique » sur le monde de la culture ! Dans un contexte ultra-concurrentiel et de crise, l’édition « traditionnelle » a-t-elle encore de l’avenir ?!
Depuis qu’il a été conseillé par Protect, le mangaka Misokichi Suzuki est un homme nouveau ! S’autopubliant, il arrive à vivre de son métier en vendant ses œuvres sur une plate-forme de vente en ligne, tout en participant à de nombreuses conférences. Pourtant, inquiet de retomber dans l’oubli, l’artiste pourrait bien avoir à nouveau besoin des conseils de Jingorô… En parallèle, l’agence va également devoir venir en aide à une autre artiste soucieuse de son avenir : Yôko Aoi, auteure spécialisée dans les mangas pour filles, se méfie en effet du nouveau décret du gouverneur de Tokyo… Entre censure, fierté et angoisses, Nanami va devoir prouver qu’elle a assimilé les leçons de son mentor.

Mon avis
Miso Suzuki redonne la part belle à son alter égo de papier. Il fait même une mise en abîme avec ce mangaka qui créé une série qui va s’appeler « Bienvenue chez Protect ». A nouveau, il se pose la question de l’avenir du manga avec l’essor des publications sur le numérique. Un outil qui deviendra incontournable à l’avenir. Il analyse le marché qui ne peut qu’être en essor. Bien que la publication date de 2016, on trouve toujours le livre en format papier. Il n’est pas prêt de disparaître totalement. L’analyse est propre au marché japonais. L’approche économique est assez rare dans le 9e art. C’est fait de façon assez didactique. Tout dans une ambiance assez détendue et amusante. On a le duo avec une lycéenne assez brillante et le patron, alcoolique de génie. Il apporte son savoir-faire à l’adolescente bien trop pragmatique. Elle oublie de prendre les choses du côté des émotions. Cela est souligné avec la commission de censure au niveau du pays et de Tokyo en particulier. Ils ont censuré une oeuvre à cause d’une relation incestueuse. Mais qui définit ce qui est acceptable ou pas? Aucun critère rationnel derrière ça. On voit qu’à travers les époques, les exigences ne sont pas les mêmes. Pour faire changer les avis, il suffit de jouer sur les affects des politiques. Là, on fait appel à un mangaka réputé et on le fait rencontré la bonne personne. Peut-on se montrer irrespectueux avec un sénior et un maître incontesté? Il est dommage que la série s’arrête là car il se termine avec une ouverture sur de nouvelles aventures possibles. Mais faute de vente, la série est finie. Le monde impitoyable du livre dépend de ses ventes.

Une lecture intéressante qui permet de réfléchir à l’économie du livre et mieux connaître la culture japonaise.

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Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.