Les agresseurs ne manquent jamais. Par conséquent, les femmes n’ont ni d’espace de sécurité ni de personnes de référence pour être protégé. Alors il faut dénoncer pour faire bouger les choses.

4e de couverture
Malgré des avancées grâce au mouvement #metoo, le Projet Crocodiles est toujours utile aujourd’hui pour combattre toutes les formes de sexisme !
Le Projet Crocodiles naît sur Internet en même temps que le site Paye Ta Shnek et bien avant le mouvement #metoo. Des témoignages de femmes victimes de harcèlement de rue et de sexisme y sont transposés en bande dessinée avec une originalité : les hommes sont représentés sous la forme de crocodiles.
Juliette Boutant rejoint Thomas Mathieu et, ensemble, ils rendent compte d’actes sexistes qui se déroulent aussi ailleurs que dans la rue : les violences gynécologiques et obstétricales, le sexisme dans les rapports avec la police, en milieu professionnel, dans la sexualité, la vie publique ou encore l’éducation.

Mon avis
Déjà le premier tome était assez impactant émotionnellement, la suite « Les Crocodiles sont toujours là » l’est d’autant plus. Juliette Boutant et Thomas Mathieu à nouveau retranscrivent les témoignages qu’ils ont recueillis. Agression dans le métro, dans la rue, à l’école, dans une soirée… tous les espaces publics deviennent des zones de danger. Quand il est question de porter plainte que cela soit auprès de la RATP ou de la police, l’accueil et la bienveillance ne sont pas forcément de mise. Heureusement que la police se félicite d’évoluer sur la réception des femmes qui viennent pour agression, harcèlement ou viol. Il n’est jamais trop tard pour s’enorgueillir d’aider les gens pour des choses graves et impactante. Mais attention pas partout et on ne forme pas tout le monde. Entre les rambardes devant les commissariats pour leur sécurité et la sonnette avec la personne qui vous demande pourquoi vous venez pour savoir s’il vous ouvre la porte d’entrée, c’est rassurant. Et dire dans la rue devant des inconnus que l’on vient de se faire agresser, quel pédagogie. Après, il faut espérer que l’on ne tombe pas sur un gros misogyne, un macho, un mascu… et qui a en plus du temps. Donc, il faut vérifier sur les sites si ce commissariat est bien noté et éviter d’y aller seule pour être protéger et rassurer. Cela en fait des conditions pour essayer de faire condamner des agresseurs. On ne va pas non plus évoquer les statistiques des plaintes mise dans la main courante pour des questions de statistiques et le taux de libération des violeurs et consorts. Heureusement que l’égalité femme-homme est une cause national des deux derniers quinquennats. Par chance, il existe le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes qui donne des chiffres qui sont de pire en pire. On a des indicateurs de performance qui prouve l’efficacité de l’inaction. Lutter contre les construction sociale sur la supériorité du service trois pièces c’est possible aussi bien dans l’éducation nationale, l’éducation supérieure et dans les services publics. Tout est question de volonté et de lutter contre le sexisme intégré.

Dans la dernière partie de la bd, est évoqué les violences gynécologiques. Un sujet qui commence à émerger dans les réseaux sociaux notamment avec #payetongyneco. Les témoignages ne manquent entre les gynécos qui demandent de se mettre à poil juste pour que cela les arrangent, vous touchent sans rien vous dire, jugent comme menteuse quand vous avez mal… Une succession d’agressions gratuites qui abusent d’une situation de supériorité d’un sachant et d’un non sachant. Ils traînent aussi les stéréotypes de genre avec la femme soumise, la femme qui exagère sa douleur, la femme inconsciente… En plus, ils donnent leur avis gratuitement comme s’ils étaient possesseur du savoir absolue. Par conséquent, ils choisissent qu’elle serait la bonne contraception, se permettent de dire à une mineur qu’elle devrait choisir l’abstinence ou choisissent de faire une recoudre une épisiotomie sans anesthésie car c’est plus facile. Les femmes enceintes ne sont pas en reste. Leur corps ne leur appartient pas. Il est au service des professionnels qui doivent optimiser leur temps. Par conséquent, des choses basiques comme mettre en corps vers le bas pour faciliter la descente ne se font pas. Donc, aucun scrupule à le surélevé si ça aide l’accoucheur. Rien à foudre des femmes, juste le confort des travailleurs. Les conséquences qui peuvent être très difficiles et à vie. Cela n’a aucun impact sur eux et ils sont indispensables en plus.

La révolte nous gagne dans toute la lecture car ce genre de témoignages ne risquent pas de descendre. Et des évènements comme les jeux olympiques augmente l’insécurité des femmes en amenant plus de pervers vicieux avec un bonus alcoolisé au mètre carré. Allons nous assister à des campagnes de prévention? Pour l’instant en tout cas, on ne voit rien. Par contre, les dépravés sont toujours bien là et d’autant plus quand il y a un rayon de soleil. Peut-être qu’un jour, la prise de conscience se fera plus au détriment des victimes brisées par la vie.

Une bande dessinée coup de poing qui ne laisse personne indemne face à l’injuste et la discrimination trop courante.

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