Les retrouvailles entre plusieurs potes ne sont pas toujours des nouvelles réjouissantes pour tout le monde. Passez un bon moment ensemble pourquoi. Mais cela amène à devoir se remémorer des choses assez horribles, du moins pas pour tout le monde.

4e de couverture
Ils sont cinq à recevoir le même courrier et à être liés par le passé. Les anciens membres d’un orchestre sont convoqués pour une représentation très spéciale. Ils ressortent leurs instruments et s’attellent à un voyage très mouvementé, tour à tour ébranlés par les échos d’un passé chaotique et sombre. Mais, comme on peut se le dire pour se rassurer : « t’inquiète ».
Dans ce récit choral, les styles des auteurs s’entremêlent dans un tempo haletant. Le livre émerge d’un contexte particulier : en janvier 2021, les auteurs sont invités à inaugurer l’exposition : « Fabcaro ou la Zaï zaï zaï zaï attitude » à Millau. La période est au couvre-feu et instaure le cadre de longues soirées au coin du feu, où l’effusion créative déchaîne l’imaginaire du groupe qui pose les bases de ce récit absurde.

Mon avis
La couverture a quelque chose de très intriguant avec un avion qui s’écrase et le titre « T’inquiète ». Les éléments principaux sont tous réunis. On peut dire qu’il y a un beau travail de synthèse. Et la particularité de la bande dessinée se constate très vite une fois que nous sommes plongés dans l’histoire. Chaque personnage est très inspiré par le dessinateur lui même : Bouzard, Fabcaro, B-Gnet, Gilles Rochier et Fabrice Erre. D’ailleurs, c’est lui qui ce dessine et qui s’incarne dans cette fiction très singulière à la façon d’un cadavre exquis. Les points de vue se succèdent avec leur vision et leur pâte. Tous possède un sens de l’humour et de la dérision assez atypique.

Cinq potes vont se retrouver à une commémoration et vont réaliser un concert pour l’occasion. Après tout, ils étaient les seuls survivants du crash d’avion. Mais leur survit ne s’est pas passé sans heurt. Un des potes à du laisser sa jambe qui a servi de beefsteak aux autres. Alors celui qui est incomplet cultive une rancune sévère. Il veut tuer les gars et pour ça, il est prêt à tout. Malheureusement les choses ne se passe pas comme prévu. Les rebondissements ne manquent pas et sont plus loufoques les uns des autres. L’improbable est au rendez-vous. C’est peut-être trop.

On n’est pas embarqué totalement par cette aventure rocambolesque. Le juste milieu est assez difficile à trouver. On admire la façon de travailler de façon collaborative et c’est assez rare pour être souligné. Le projet s’éclaire lorsqu’on lit la dernière page de la bd : « C’est pas qu’on voulait pas, c’est qu’on pouvait pas, enfermés à la maison par un virus. C’était sans compter sur 6 Pieds sous terre qui a organisé une extraction de haut vol.
Nous étions une bande d’auteurs de bande dessinée comme tout le monde, plongés dans l’obscurité d’un tiers-lieu à Millau dont on a oublié le nom, qui sous prétexte de soutenir un projet culturel et par d’habilles truchements administratifs, avait réussi à maintenir l’endroit ouvert pour nous y enfermer.
Respectant les consignes sanitaires et les 5 fruits et légumes par jour, nous avons écrit, dessiné, les esquisses de la plus grande escroquerie éditoriale du siècle.
Trois ans plus tard, les lumières se sont rallumées et le livre est là, dans vos mains déshydroalcoolisées ». Grâce à ça, qui aurait du être plutôt en préface, on comprend la structure et l’audace de la démarche. La lecture est sympathique et c’est tout. En effet, cela peut suffire le temps d’un trajet en métro ou en train.

Une lecture étonnante où chaque personnage donne son point de vue à travers son art graphique. Dans un crash, il se passe toujours des choses imprévisibles.

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