Pour conserver de bonnes relations politiques avec la France, rien de telle qu’une valise pleine d’argent. Les politiques de tout bord acceptent avec plaisir ces relations diplomatiques très rentables. Parfois des gens honnêtes veulent stopper ces actes illégaux générant souffrance et pauvreté.

4e de couverture
Paris. Septembre 2011. La justice française saisit avenue Foch plusieurs dizaines de véhicules de luxe appartenant à Téodorin Obiang Nguema, fils aîné du président de la Guinée Équatoriale. C’est la première action concrète d’une enquête fincancière ouverte cinq ans auparavant. Une investigation tentaculaire qui a permis de mettre au jour l’incroyable fortune accumulée en France par plusieurs chefs d’états africains et leurs proches… avec la complicité de l’État français.
Xavier Harel, journaliste et fin connaisseur des rouages de la Françafrique, nous fait découvrir les ramifications aussi scandaleuses que complexes de l’affaire des « biens mal acquis ». Il signe une enquête particulièrement documentée commencée quelques années plus tôt dans La Revue Dessinée avec le dessinateur Julien Solé. Entre corruption, jeux de pouvoir, scandales pétroliers et financiers, il revisite les pages les plus sombres de la Ve République : soixante ans d’une histoire qu’on a préféré vous faire oublier.

Mon avis
Quel ouvrage coup de poing, il sidère autant qu’il énerve. L’hypocrisie des politiques est flagrante. Ils prônent d’un côté, qu’il faut respecter la loi, être honnête, la force de la théorie du ruissèlement. Et d’autres foutaises dans le même genre qui bien entendu ne les concernent pas. Car de l’autre côté, ils acceptent tout mode de paiement qui leur permet d’acquérir des avantages. Donc des mallettes pleines d’argent ne chagrinent personne. Que risquent-ils vraiment? Ils ont des avocats pour les protéger au cas où. Par chance, il y a des ONG avec des dirigeants téméraires qui se battent coûte que coûté malgré les menaces de mort et les tentatives de meurtres pour rendre justice.

Xavier Harel évoque Bongo du Gabon, Sassou-Nguesso du Congo-Brazzaville et Obiang Nguema de Guinée-Équatoriale, avec un dirigeant qui est au pouvoir depuis des décennies, du pétrole, de la répression du peuple dans la violence, une dictature bien rôdée et la famille du dirigeant possède plus d’argent que nécessaire dans une vie. Le modèle se reproduit dans les pays alentours qui ont aussi du pétrole ou des biens précieux. A cela se rajoute la complicité des politiques français qui les aident contre de l’argent et l’accès à des biens de grandes valeurs : patrimoine immobilier impressionnant, parc automobile et les nombreux effets de luxe. Sans omettre la complicité des banques et de créations d’entreprises fantoches. Le système fonctionne depuis de nombreux présidents distribuant toujours plus de passes droits. Plus on avance dans le roman graphique et plus c’est choquant. On doit se ravir qu’un procès a eu lieu et condamné une seule personne avec du sursis. Les autres s’en sortent indemnes. La moral n’est pas très glorieuse au final. Les gens riches restent riches, arrivent à se protéger contre toute inculpation. Il est impossible de lutter contre les discriminations et les différences de statut social. Une enquête passionnante qui arrive à décrire précisément comment se structure cette organisation très bien rôdée.

Les politiques sont malhonnêtes et ils connaissent assez le système pour garder les mains propres. L’exploitation des richesses par des dictateurs aguerris avec le soutien de personnes influentes ne changent pas. Est-ce possible?

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