
L’art de l’accouchement était un art réservé aux sages-femmes. Mais les hommes ont décidé de s’approprier un savoir-faire. Angélique du Coudray décide de défendre son métier et de former des femmes dans toute la France.
4e de couverture
Au siècle des lumières, Angélique du Coudray, sage-femme à plus d’un titre, écrit un Abrégé de l’Art de l’accouchement et conçoit une « machine » aussi efficace qu’inattendue pour transmettre ses précieuses connaissances…
Sage-femme au XVIIIe siècle, Angélique du Coudray a révolutionné l’enseignement de son Art. Jusqu’à cette époque, les morts en couche étaient monnaie courante. Afin de résoudre ce problème de santé publique, elle mit au point une méthode pédagogique innovante qui lui permit de former nombre de sages-femmes mais aussi des chirurgiens, aussi peu experts en obstétrique que les matrones, aux pratiques superstitieuses…

Mon avis
Heureusement qu’Angélique de Coudray a réalisé une poupée de formation pour les accouchements. Sinon, son nom aurait été oublié de l’Histoire sauf si une historienne tombait sur l’information de sa pédagogie dans sa recherche. On retrouve sa trace dorénavant dans les livres sur l’Histoire des femmes en France. La bande dessinée « La sage-femme du roi » a décidé de retracer une partie de la vie de cette sage-femme d’exception. Elle enrageait de voir ces chirurgiens prendre sa place auprès des femmes qui allaient accoucher. Ils avaient leurs outils et parfois ils déformaient l’enfant. Qu’importe si parfois ces gens du peuple venaient à mourir dans de terribles conditions. Une femme reconnue pour la qualité de son travail est arrivée à taper dans l’oeil d’un homme riche pour sauver sa future progéniture et sa femme. Elle déménage et fait face à de vieilles matrones sans connaissance qui ne veulent pas qu’on leur vole leur prés carré. Elles sont incultes et analphabètes. Par conséquent, Angélique de Coudray a du trouvé un autre moyen d’aider les femmes enceintes. La voilà avec une poupée avec différents bébés qui peut se mettre dans différentes postures. Rien de tel pour que toutes les futures accoucheuses puissent aider dans les meilleurs conditions et dans le respect de la personne. Son travail a été un vrai succès et le roi Louis 14 a financé son projet. Il fallait de la chaire fraîche pour devenir de la chaire à canon.

Adeline Laffite a fourni un vrai travail de recherche pour nous proposer un tel récit. Des femmes au service des femmes. Elle ne reste pas neutre. On sent l’émotion, la tension, la misogynie ambiante… En tant que lecteur on soutient cette femme de caractère. Encore des hommes qui veulent occuper leur place et les réduire au silence. Encore une lutte pour de la reconnaissance de son statut et de son sexe qui perdure encore de nos jours. Hervé Duphot réalise un dessin très réaliste, arrondi pour le côté chaleureux avec des couleurs assez ternes. L’époque était avec des couleurs assez foncées et le contexte ne mérite pas non plus des couleurs chatoyantes. Le duo de bédéaste ont produit une bande dessinée curieuse et audacieuse qui permet de réinscrire la femme dans l’Histoire.
Une bande dessinée qui redonner des lettres de noblesse au métier de sage-femme et le combat pour faire vivre un métier utile.

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