22h05 rue des Dames

Le monde est de plus en plus dangereux. Les humains font tout leur nécessaire pour détruire la planète. Les animaux se réunissent pour débriefer à leur mort annoncée.

4e de couverture
La planète se réchauffe et l’humanité ne fait rien ! Dernier représentant de son espèce, le président Dodo décide de se réfugier sur le nouveau continent de plastique, et de rassembler d’autres animaux en voie d’extinction ou supposés disparus afin de rejoindre la résistance. Un rire féroce contre l’inaction climatique.

Mon avis
La couverture avec la revisite du « Radeau de la méduse » de Théodore Géricault a quelque chose d’intrigant. Pourtant c’est très parlant à la fois. Les animaux disparaissent, on sait pourquoi et on fait le choix de ne rien faire. Pour faire le passer le message, Ulysse Gry donne la parole aux animaux. En une page, ils dressent des bilans les plus catastrophiques les uns des autres. On pourrait se dire que c’est assez amusant. Malheureusement, tout les constats dressés sont vraies. Des espèces disparaissent, l’omniprésence du plastique, le manque de matériaux rares… les chiffres sont au rendez-vous. Les animaux se réunissent puis débriefent, essaient de comprendre l’Homme et savoir comment l’impacter. Rien n’y fait. Qu’importe ce qui se déroule, l’appâts du gain est le plus important.

Tout nous est servi avec de l’humour incisif et corrosif. Une excellente façon de sensibiliser le lecteur à des enjeux d’une grande importance ayant un impact non négligeable. Impossible de ne pas reconnaître ce qui est évoqué. N’oublions pas que nous sommes sur le continent plastique. Une quantité importante flotte dans tous les océans du monde. Est-ce que cela incite à des changements de consommation? Pas vraiment. La bande dessinée est un médium avec beaucoup de potentiel. Ici on voit la force et la pertinence de l’outil. Espérons que cette lecture simple et efficace se propage pour sensibiliser et sur du long terme. On rit, on réfléchit et on est navrée. D’autant plus que les sources se retrouvent en fin d’ouvrage.

Une lecture intéressante et divertissante qui donne enfin la parole à ceux que l’on tue sans vergogne.