
Il y a des artistes qui ont marqué l’Histoire de l’art. Dans cette petite catégorie, on trouve Edgar Degas. Une plongée au plus proche d’un homme, de sa passion et d’un contexte social.
4e de couverture
Fondateur du mouvement impressionniste dont il fut l’un des critiques les plus impitoyables ; trop bohème pour les bourgeois et trop bourgeois pour les artistes… Edgar Degas était un homme de paradoxes. Un solitaire, qui n’aima qu’une seule femme sans jamais la courtiser. Et c’est en compagnie de cette dernière qu’au crépuscule de sa vie, Efa et Rubio ouvrent les pages des carnets de Degas pour tenter de percer le mystère de ce génie pétri de contradictions.

Mon avis
Efa et Salva Rubio forment un duo de créatifs très complémentaire. Une nouvelle fois, ils mettent aussi bien leur talent que leur passion au service d’une biographie artistique. Après Django, Monnet c’est au tour de Degas de se dévoiler aux lecteurs. Tout le monde connaît son nom mais combien connaisse son histoire? Salva Rubio a décidé de raconter l’histoire d’Edgar qui a su faire couler beaucoup d’encre sur lui. Aussi bien à cause de ces œuvres qui sont à la fois rebelles et consensuelles que de son caractère. Contrairement à ces collègues, il ne couchait pas avec ces modèles et qu’importe leur âge. Les cancans allaient bon train. Etait-il impuissant? homosexuelle? Pourquoi pas tout simplement asexuel? Et surtout, en quoi ses pratiques ou non-pratiques sexuelles sont importantes? Est-ce que sortir de la norme en ne couchant pas avec des fillettes et des prostitués est-il si anormal? Il faut croire que oui. Il était proche de Mary Cassatt dont il aimait le travail et la personne. Faut-il y voir une histoire d’amour? Pourquoi devrait-il forcément tomber amoureux de quelqu’un? C’est une possibilité comme c’est possible que cela ne soit pas le cas. L’avis de quelques historiens de l’art n’en fait pas une vérité. C’est dommage que le scénariste s’attarde sur le côté affectif du peintre. Bien que cela défraie toujours la chronique de nos jours. Que serait le monde sans histoire de sexe? On aurait aimé avoir plus d’informations sur sa passion des chevaux ou de la photographie.
Efa donne vraiment une dimension humaine grâce à ces dessins. Il choisit d’une part une esthétique qui rappelle celle de Degas. Mais surtout d’autre part, il introduit les toiles dans des scènes de vie ordinaire. Une façon d’aborder une oeuvre d’une façon très ingénieuse et délicate. Ainsi que vous connaissiez au nom ces peintures, vous apprécierez l’aventure. Il y a de l’imagination derrière le caractère bourru du peintre et sculpteur. Malgré son attitude acerbe, il est très actif pour l’émergence d’un salon des rebelles. Il s’est s’entouré et on voit tous ces amis comme Berthe Morisot, Manet, Monet, Renoir, Bazille… Les visages évoquent bien des œuvres exposées au musée d’Orsay. D’autant plus que l’on peut y observer aussi les petits rats de l’opéra, les prostitués qui se lavent, les lessiveuses… Même si le récit a été remodelé pour un souci de cohérence tout est expliqué en postface. Une partie très complète qui explique les références et les sources. Est-ce assez pour être emporté? Tout à fait, cette belle leçon d’histoire de l’art donne envie d’aller au musée.
Une oeuvre qui pousse la curiosité pour aller plus loin pour découvrir Degas, qui ne sera plus seulement un nom mais un homme talentueux.

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