
La vie dans la ferme n’est pas toujours de tout repos. Gédéon est toujours à l’écoute et tend la main à son prochain. Le bonheur est-il si loin?
4e de couverture
Gédéon se marie est un album de transition qui prépare les deux suivants. Une fois marié et possédant une descendance, Gédéon règle à nouveau les conflits entre les animaux.

Mon avis
Parfois, il est utile de se replonger dans les bandes dessinées qui ont bercé la jeunesse de bien des enfants. On voit ainsi que la mentalité en 1934 est bien lointaine de celle de nos jours. Les dessins de Benjamin Rabier sont d’une grande précision. On reconnaît assez bien tous les animaux de la ferme. Ce n’est pas un hasard si les vaches ressemblent au logo de la marque de la Vache qui rit. C’est le dessinateur qui a créé l’image de marque. La bd est à destination des enfants et pour les faire rire.
Gédéon vit dans une ferme. Mais il y a des animaux et des humains pas très gentils. N’oublions pas que les bêtes doivent servir de nourriture aux humains. Ce n’est pas un espace de vie paisible entre eux. Des évènements comme une tempête, un accident ou un meurtre permettent de se débarrasser ceux qui sont méchants. A chaque disparition, tout le monde est ravie. Une approche assez déroutante de valoriser la haine surtout que c’est l’occasion de faire la fête. Tout tourne autour de Gédéon qui trouve une copine avec laquelle il se marie. Puis il a des enfants comme tout brave couple. On reproduit une typologie de normalité adulte dans la représentation pour les enfants. Le héros ne souffre t’il pas du complexe du héros? Grâce à lui tout change et tout va bien. Et tout le monde l’aime et si ce n’est pas le cas gare à eux. Une vision idyllique du monde trop binaire, trop morale et phallocrate en ressort pour une lecture en 2024. On peut se demander si les enfants pourraient encore être émerveillé par ce genre de récit. Au moins, cela nous permet de voir comme la bande dessinée jeunesse a évolué et qu’elle est lié à la société dans laquelle elle s’inscrit.
Une bande dessinée jeunesse qui nous enchante autant qu’elle nous déroute.

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