Il y a des parcours de marche important dans la vie de nombreux citoyens du monde. Les chemins de Compostelle font parties de ces randonnées mythiques. Lili Sohn a décidé de l’essayer pour se retrouver.

4e de couverture
Après Vagin Tonic et Mamas, Lili Sohn livre une nouvelle quête introspective.
2 mois pour rejoindre Saint-Jacques de Compostelle depuis Cajarc et le Mas de Jantille.
2 mois et 1250 km, seule et le strict nécessaire dans un sac à dos.
2 mois pour se réapproprier l’espace et le mouvement entre deux confinements.
2 mois de marche, de réflexion et d’initiation.
2 mois pour questionner son rapport au corps, aux autres, à la nature.

Mon avis
Le style graphique de Lili Sohn s’affirme de plus en plus. Un vrai plus qui est très appréciable. Son mix-média donne beaucoup de peps. C’est un vrai plaisir de lecture de se plonger dans ce récit autobiographique. La bédéaste nous emmène dans son parcours sur les chemins de Compostelle. Une épreuve un peu inquiétante qui s’avère au final très épanouissante. Etre seule avec soi-même est un défi de taille. Il faut laisser un peu de temps pour s’écouter. On pourrait croire que tout ne sera que plaisir et émerveillement pendant le trajet. L’aspect écologique est abordé : « Sur ce tronçon, la nature s’efface peu à peu. Moins de forêt. Plus de cultures. Moins de nature. Plus d’humains. Ce n’est pas la première fois que je le remarque, mais ici c’est encore plus flagrant. Marcher à travers la France, c’est se rendre compte de l’empreinte humaine. Elle est partout. Souvent très laide. Même au fin fond d’une forêt ancestrale, j’ai vu des déchets plastiques, j’ai traversé des zones industrielles et d’immenses exploitations agricoles. »

Mais on trouve des parcours moins plaisant où ne traverse que du béton. Puis, l’autre chose est l’aspect humain. On pourrait croire que tous les gens sont ouverts, tolérants, bienveillants… L’image d’Epinal perdure encore. Au final, se sont des gens tout simplement donc on rencontre des pervers, des vicieux, des racistes, des misogynes.. Il y en aura sur les deux mois et 1 250 km. Toutefois, des rencontres heureuses se feront tout de même. La brièveté les rend plus sincères et utiles. Elle partage tout sans demi-mesure. Ce qui l’a rend d’autant plus attachante. Elle n’oublie pas son lectorat car elle donne des conseils pour la randonnée comme faire ces chaussures avant de partir et que mettre dans son bagage. L’aventure a été très marquante pour elle car même un an plus tard, elle en parle encore. Un déclencheur qui a libéré du stress et semblerait avoir permis de tomber enceinte à nouveau. Par conséquent un autre bout de la pérégrination s’annonce à se réaliser seule. « Il est clair maintenant que partir voyager à pied, c’est aller à la rencontre de soi-même et des autres. Sinon, autant choisir un moyen de transport plus rapide et moins prenant. Mes pas me permettent de me rendre quelque part en expérimentant l’errance, l’ennui, la douleur, le doute, la satisfaction… Une parfaite métaphore de ce qu’il se passe dans ma tête. Je crois que finalement il ne s’agit pas de répondre aux questions existentielles, mais plutôt d’aller vers un certain dépouillement pour avoir une vision plus évidente de moi-même ». On passe un bon moment de lecture qui devrait ravir les adeptes de ce parcours et ceux qui adore l’activité.

Fan de marche, vous avez trouvé l’ouvrage qui rend hommage à votre passion.

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