
Et si au lieu de courir toujours après la croissance absolue on cherchait à la verdir? La controverse pointe son nez. Y a t’il des réponses possible, réaliste et faisable pour concilier écologie et économie?
4ème de couverture
Croissance et écologie sont-elles compatibles ? Existe-t-il un modèle capable d’assurer à la fois la croissance économique et la préservation de notre environnement ? Quelles solutions pour notre développement futur ?
29 juin 2020. Convention citoyenne sur le climat. Emmanuel Macron adopte 146 propositions citoyennes. Arnaud, devant le discours, est content : des solutions vont enfin être apportées pour adapter notre économie aux enjeux climatiques. Mais ce n’est pas l’avis de son beau-père Doc qui, tout en l’écoutant dérouler ses arguments, va tout faire pour le détromper…

Mon avis
La collection « Octopus » chez Delcourt vulgarise des sujets assez complexes que soit la santé, la mode, l’espace ou la sexualité. Cette fois-ci c’est un autre sujet dans l’air du temps qui débarque avec la notion de croissance verte. Les deux termes ne sont pas dichotomiques à ce que l’on pourrait croire. Le terme se fait de plus en plus entendre. La valeur d’une société ne se fait que par rapport à son PIB. « Le PIB est un indicateur qui mesure la valeur de tous les biens et services produits par un pays » (p. 11). Néanmoins, de nombreuses notions ne figurent pas et ce n’est pas négligeable. « Dans son calcul, le PIB ne fait pas la différence entre une activité utile et une activité au bénéfice plus… discutable. On pourrait encore préciser que le PIB ne dit rien des inégalités d’un pays ou qu’il ignore des paramètres comme le niveau d’éducation ou le bien-être. On pourrait aussi ajouter que le PIB ne sait pas comptabiliser les activités non monétisées… Le plus gros défaut du PIB est son incapacité à donner une valeur à la nature. Selon notre modèle économique, les ressources naturelles sont gratuites. » (pp. 15-16). La nature n’a de la valeur qu’une fois transformée.

Faut-il changer les critères pour qu’il représente l’ensemble des éléments constitutif d’une économie? Faut-il réinventer complètement le PIB? Faut-il d’autres indicateurs pour évaluer une nation? Tout ce qui compte c’est l’inlassable croissance qui ne doit jamais ralentir ou baisser. N’est-ce pas utopique de garder ce modèle post seconde guerre mondiale? Faut-il inciter toujours à consommer plus? N’existons-nous pas qu’à travers l’achat? « Grâce à une énergie en apparence illimitée, nous avons pu augmenter la quantité de biens et de services produits. Une classe moyenne s’est développé pour gérer ces nouveaux flux de richesse pas les consommer et quand la consommation domestique n’a plus suffi, le libre échange a permis d’écouler nos surplus sur d’autres marchés. On le voit, l’organisation d’un tel système dépend d’une énergie abondante à un prix abordable. Mais comment réagirait la structure si l’énergie venait à manquer? » (p. 55).

Il y a des engagements européens et nationaux qui sont pris au cours du temps. « En signant les accords de Paris, chaque pays s’est engagé à viser la neutralité carbone d’ici 2050. Dans les faits, la neutralité carbone consiste à baisser. Ses émissions de gaz à effet de serre et à favoriser la captation de carbone. En France, l’empreinte carbone moyenne s’élève aujourd’hui à 10 tonnes de CO2 par an. » (p. 68).
Les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants et pourtant aucun politique ne semblent prendre au sérieux les conclusions. Les dirigeants se réunissent lors de conseils et s’engagent à agir. Par chance, il n’y a aucune amende en cas de non respect des objectifs. La responsabilité d’agir doit-elle reposer uniquement sur les citoyens et à titre individuel? La pandémie incite à proposer de nouveaux paradigmes. C’est là qu’arrive la croissance verte. Est-ce uniquement tourner avec les énergies qui ne seraient pas fossiles? La définition n’est pas si aisée à faire et ces actions encore moins facile. D’autant plus que pour faire fonctionner les énergies renouvelables il faut tout de même du pétrole, du nucléaire et des matériaux rares. Le bédéaste n’a pas abordé la problématique du recyclage de l’ensemble de ces énergies qui posent question. Bien que l’innovation technologique est censé trouvé la réponse à tout. Le technosolutionnisme semblerait pouvoir tout résoudre.
Anthony Auffret montre les différents regards à travers plusieurs personnages à l’approche radicalement opposé. Au final, la solution idéale n’existe pas. Toutefois, il faut tout de même commencer à faire des choses concrètes. Surtout que l’on revient à l’idée que le nucléaire reste la meilleure méthode. Toutefois, il faut une régulation et trouver des solutions de façon multilatéralisme. L’écoblanchiment à ces limites.
Côté graphisme, on retrouve le trait de Marion Montaigne avec « Tu mourras moins bête » et son petit robot. Les deux dessinateurs montrent leur volonté d’aller à l’essentiel en parlant de choses sérieuses à destination du grand public. On nous propose de comprendre tout en s’amusant. Quoi de mieux? Par contre, rien de très joyeux et au final, on n’est pas trop avancée.
Une bd qui permettra de mieux comprendre des notions d’économie qui ne semblent pas si facile à lier à l’écologie. Et pourtant, le lien semble très vite logique.

Laisser un commentaire