
Avoir une famille est une aventure au quotidien. Caro Gaujour décide de partager cela avec des lecteurs dans le monde entier. Etes-vous prêt à vous retrouver dans ces moments de joie et de folie?
4e de couverture
La licorne, c’est l’avatar de l’autrice. Jamais tout à fait sûre d’elle, toujours en questionnement, parfois sarcastique, mais souvent tendre et dans son monde.C’est une maman imparfaite, une voyageuse en décalage horaire, une parisienne de banlieue, fan de mode. Sous le vernis des réseaux sociaux, la vie moderne est souvent plus compliqué ! Elle aborde la maternité, la féminité, les inquiétudes face à un monde en pleine mutation, la place des femmes aujourd’hui qui doivent naviguer entre leurs vies de mères, de conjointes, d’amies, tout en restant cool, sexy, calmes, cultivées… Un gros défi que son personnage tentera de relever pour être une Wonder Woman doublée d’une Wonder Mum, tout en se plantant lamentablement… Ou en réussissant, parfois…

Mon avis
Des femmes comme Pénélope Bagieu ont donné l’impulsion des récits de vie sur internet. Caro Gaujour avec un diplôme d’ingénieur agro a décidé de s’orienter vers la bande dessinée. Comme son mari à un emploi qui nécessite d’être dans des pays étrangers, elle le suit avec ces deux filles. A chaque fois, il faut s’immerger dans de nouvelles cultures et faire de nouvelles rencontres. La vie d’expat est toujours riches d’aventures. Elle retranscrit cela en quelques pages publiés dans le Huffington Post. Marabulles décide d’en rassembler certains dans un ouvrage pour tout public. La bédéaste parle franchement de ces problématiques au quotidien ainsi que des petits bonheurs. Elle ose aborde tous les sujets sans trop de tabou.
Ainsi elle parle de cette esprit de contradiction des femmes qui critiquent celles qui portent des jupes courtes, trop sexy ou trop grosses. Elles ont intégrés les propos discriminants de la phallocratie comme des choses normales. Alors qu’elles ne supporteraient pas les entendre quand elles sont portées à leur encontre. Espérons que la prise de conscience change les attitudes. Elle souligne aussi d’autres éléments intégrés comme le fait que le télétravail pour papa est plus valorisé que celui de maman. Sans oublier des classements comme quoi une fille habillé en confort est un garçon manqué et qu’un garçon qui veut s’habiller en fille est moquée. Il faut s’apprendre à se déconstruire. C’est abordé et c’est vraiment audacieux de le faire. Beaucoup n’aurait déjà pas osé se l’avouer et encore moins le partager.
La bédéaste assume son aspect girly avec sa passion pour les vêtements, les achats compulsifs, l’amour des chaussures, le maquillage… bref tout ce qui est autour du culte des apparences. Elle transmet se savoir-être à ces deux filles. Par chance ces copines ont les mêmes valeurs. Ce qui explique aussi pourquoi tous les personnages sont minces et beaux. Des sujets plus sérieux se sont intégrés comme l’écologie qui prend de la place. Faut-il réduire ces achats? Faut-il moins utiliser internet? En tout cas la réflexion pour être un acteur du changement est abordé. Après on a bien compris que cela n’allait pas modifier beaucoup les habitudes de consommation.
« On connait par coeur les aéroports à force de prendre l’avion pour rentrer au pays. Et ça me stresse par ce j’ai beau essayer de faire attention en réduisant mes déchets et en prenant moins ma bagnole, de toute façon, mon bilan carbone est complètement niqué! Je suis en pleine dissonance cognitive. » (p. 8)
« – Tu as vu les news sur le réchauffement climatique? C’est la cata. Les émissions de CO2 sont en train d’augmenter, le permafrost fond et ça va amplifier le phénomène, en libérant les gaz piégés. Il paraît qu’on est parti pour un réchauffement de 5°C! Et si ça arrive, la Terre sera à peine habitable! Il y aura des pénuries, des guerre pour l’eau…
– Maman… J’ai plus faim, je ne me sens pas très bien.
– Qu’est-ce qu’elle est angoissée cette gamine… » (pp. 142-145)
« C’est vrai que toutes ces nouvelles inquiétantes sur le réchauffement, on n’a pas envie de les regarder en face. C’est plus facile d’être dans le déni :
– C’est pas vrai! Y a pas d’extinction de masse! Y en a encore plein, des éléphants et des girafes! (elle prend des peluches en forme d’animaux).
Mais après une phase d’abattement, on est entrés en action : on a commencé par manger différemment…
– Tu veux bien manger plus de légumes, mais avoue c’est un peu extrême d’arrêter la viande.
– Extrême? Tu trouves que c’est extrême de manger des courgettes? » (p. 149)
« – L’industrie textile ça pollue vachement… Au moins, j’ai été chez une marque de bonne qualité qui n’exploite pas les enfants au Bangladesh.
– Oui, enfin, c’est fabriqué en Chine. Et ça dit « soie » mais y en a que 5 pour cent. » (p. 152)
Au final, c’est une lecture sympathique et divertissante. Plus d’un parent pourra se reconnaître dans de nombreux péripéties familiales.
Une succession de gags qui relate la vie de famille avec deux enfants.

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