Passer quelques jours à Paris est forcément une aventure. Surtout pour un Japonais de passage qui aime la culture française. Ses expéditions dans le Louvre dépasseront ses espoirs.

4e de couverture
Au terme d’un voyage collectif en Europe, un dessinateur japonais fait étape en solitaire à Paris, dans l’idée de visiter les musées de la capitale. Mais, cloué au lit de sa chambre d’hôtel par une fièvre insidieuse, il se trouve confronté avant tout à une forme de solitude absolue, celle des souffrants en terre étrangère, privés de tout recours immédiat au cœur de l’inconnu. Alors que le mal lui laisse quelque répit, il met son projet à exécution, et se perd dans les allées bondées du Louvre. Très vite, il va découvrir bien des facettes insoupçonnées de ce musée-monde, à la rencontre d’œuvres et d’artistes de diverses époques, au cours d’un périple oscillant entre rêve et réalité, qui le mènera pour finir à la croisée des chemins entre tragédie collective et histoire personnelle.
Avec cet album en forme de voyage intérieur, Jirô Taniguchi nous invite à une traversée temporelle et artistique à la découverte d’un esprit des lieux, sous la houlette de quelques figures tutélaires, familières ou méconnues… Car le Louvre a ses gardiens.

Après Le Journal de mon père et Quartier lointain, voici le nouveau grand récit de Jirô Taniguchi! Après un mois passé au musée du Louvre en mai 2013, il signe un récit en couleurs directes tout en délicatesse, une traversée temporelle et artistique à la découverte des figures tutélaires, familières et méconnues… les gardiens du Louvre!

Mon avis
Le Louvre invite souvent des bédéastes à venir s’inspirer de leur musée pour créer une histoire. Il faut croire qu’ils ont toute la liberté car chaque bd est différente. En faisant appel à Jirô Taniguchi, on savait que l’on aurait de la poésie et une grande douceur. Le mangaka a toujours montré sa singularité en soulignant son influence par la bd franco-belge. C’est flagrant dans cet album. L’ouvrage est en format bd mais en sens de lecture japonaise. Aucun doute que plus d’un lecteur sera dérouté. C’est une idéale mise en ambiance pour se lancer dans l’aventure. L’alter égo du créatif décide de découvrir le Louvre pendant plusieurs jours. Peut-être grâce à une maladie, il rencontre les gardiens qui ont bien des choses à dire. Nous voilà partis dans des récits oniriques. Ces derniers mélangent des vraies histoires comme l’export des œuvres pendant la Seconde Guerre mondiale et des fictions comme l’incarnation de la Victoire de Samothrace. Impossible de ne pas être émerveillé par ce voyage construit avec autant d’ingéniosité.

Le dessin est sublime, très délicat et tellement réaliste. On a l’impression d’être vraiment dans le musée. Il n’oublie pas de montrer ces foules étouffantes lorsqu’on y va car c’est un lieu incontournable pour les touristes. Et parfois, il y a des zones libres, silencieuses et perdues. En effet, passer du côté du rêves, donne envie. D’autant plus qu’il favorise le croisement des cultures même des plus improbables avec Corot et un poète Japonais. On a envie de prendre son temps pour mieux s’immerger totalement. Magnifique et brillant, on aime être touché par tant d’amour et de passion. Cela reste un vrai délice de lire Jirô Taniguchi qui aime la vie et partager son enthousiasme.

Un album fort, magnifique et touchant qui sait mélanger art, Histoire et curiosité. Comment après ça n’avoir pas envie d’aller au musée du Louvre ?

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Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.