22h05 rue des Dames

Charlie rencontre son frère sur la tombe de leur mère génétique. Un duo que tout oppose et qui va déterminer l’engagement d’une société sur le long terme sur la place des animaux. Une coopération s’annonce impossible.

4e de couverture
Eva, la femelle chimpanzé qui l’a mis au monde, a transmis un message qui risque de changer grandement la situation. Un doute subsiste cependant… est-ce réellement un message ?

Mais la rencontre que fera Charlie va l’obliger à accepter la réalité et à affronter son pire ennemi !

Mon avis
Nous découvrions à la fin du tome 4 que Charlie avait un frère. Et voilà, qu’il prend plus de place. C’est lui qui est derrière l’ALA. Mais on doute que sa volonté repose sur la volonté de protéger les animaux et de ne plus les manger. D’autres enjeux se dévoilent. Shun Umezawa propose un scénario qui redevient un peu plus classique. L’originalité devient plus secondaire. Cela n’empêche pas que l’on se laisse porter page après page.

Le milieu scientifique se montre très présent. Après tout, c’est dans le plus grand secret qu’un laboratoire à créer des humanzee. On a la connaissance de deux êtres. Mais y en a t’il pas plus? Les expériences de croisement entre une chimpanzé et un humain se sont-ils poursuivi? Et deux centres suivent les personnages centraux pour étudier leur développement et les garder en bonne santé. Charlie montre des compétence extraordinaire de cicatrisation. Comment est-ce possible? La science veut se pencher sur ça pour avoir des réponses.

Malgré l’horreur, la violence et la discrimination qui se développent à grands pas et avec facilité. Le mangaka a décidé de mettre un peu d’amour. La relation entre Charlie et Lucy évolue. Ils sont passés à l’étape d’après en faisant l’amour. Pour les voyeurs, vous n’aurez le droit qu’à trois cases pour vous le dire. Pour en voir plus, rester au hentaï. Grace qui a entre aperçu ce qui se passait, donne des préservatifs à Lucy. Une scène ordinaire dans le cadre d’un couple assez atypique. « Tu dois avant tout vivre ta vie sans te soucier de ce que pensent les autres! Mais si on devait toujours se préoccuper des problèmes qu’on pourrait avoir, alors on ne ferait plus rien dans la vie! » (p. 134). Une belle leçon de bienveillance et de tendresse. Profite de la vie.

Il faut profiter de cette courte bulle d’humanité. Car de toute façon, les êtres humains savent toujours comment détruire, nuire et briser des gens et des choses. C’est tellement facile contrairement à construire dans le respect de l’autre et l’écoute qui demande plus d’effort, de temps et de compréhension. Endoctriner pour tuer demande moins de complication et cela se fait sur un temps court. La dernière page nous laisse entrevoir de la virulence et de la brutalité. Les opposants aux humanzees vont se confronter aux défenseurs des droits aux animaux. Deux camps se forme pour s’affronter. Le récit captive car il montre aussi comment on influence des communautés à agir dans un sens ou dans un autre. La construction de la communication est d’une grande importance. La réalité se fait aussi ainsi. Vous ne verrez pas le monde du même oeil si vous regarder Cnews toute la journée que si c’était Arte. La haine et la ségrégation sont plus vendeurs. Imaginez le pire, n’est pas une façon de voir la réalité?

Un manga captivant souligne l’importance de la manipulation pour agir pour ou contre une idée tant que cela implique de la violence et de la haine. Le plus triste que si vous remplacez humanzee par un autre terme, notre réalité se dépeint.

L’avis Les Blablas de Tachan : « Ce tome me laisse une drôle de sensation en bouche, comme si l’auteur faisait du surplace alors qu’il avait pourtant tout dynamiter dans son tome précédent et prenait une direction radicale qui me parlait. Il y a certes toujours les mêmes thèmes qui me parlent, mais justement je n’ai pas eu l’impression qu’il apportait de l’eau à son moulin cette fois. Et à la place, on a des évolutions surprenantes qui sortent un peu de nulle part et semblent là pour nous provoquer alors qu’il n’y en avait pas forcément besoin sur ces deux domaines, avec tout ce qu’il y avait déjà à faire. Je ne sais pas trop où veut aller l’auteur et surtout comment il veut y aller. «