Agrippine et l’ancêtre – Claire Bretécher

Tout semblait tranquille à la maison. Voilà qu’Agrippine s’inquiète pour sa mamie, surtout que c’était son anniversaire. Quand la mère et la fille débarque chez la grand-mère la surprise est de taille.

4e de couverture
Réédition en grand format du 5e tome des aventures d’Agrippine, Agrippine et l’Ancêtre reçut le prix du meilleur album humour à Angoulême lors de sa sortie.
Récompense ô combien méritée tant Claire Bretécher dresse un panorama décapant, hilarant et particulièrement aiguisé des rapports complexes entre quatre générations de femmes.
Poursuivant sa politique de réédition de l’oeuvre de Bretécher, Dargaud propose Agrippine et l’Ancêtre qui était épuisé depuis quelques mois en version grand format. L’album fut comme tous les autres prépubliés dans le Nouvel Obs et il connut un formidable succès lors de sa sortie, dépassant les 100 000 exemplaires.

Mon avis
Lire une bande dessinée de Claire Bretécher est toujours une aventure. Cette pionnière dans la bd de femme maîtrise autant l’art du mot, de la mise en scène que du dessin. Son impertinence est flagrante et rien de tel pour nous faire rire. Agrippine est une adolescente rebelle et contrarié sans cesse. Un fait intemporel qui permet de lire cet ouvrage à toute époque confondue. Et elle a besoin d’argent pour diverses activités avec ces copain.e.s. La mère ne va pas encore subventionné ces frasques. Par chance, voilà que l’on découvre l’arrière grand-mère de 95 ans, légèrement sénile. Est-ce l’opportunité d’avoir un gros billet? Bien entendu, rien n’est facile. Tout est fait pour amuser le lecteur et qu’importe son âge.

Ce qui nous titille dès le début, c’est l’ingéniosité de bien nombreuses expressions : « vous avez les tubes bourrés de calcaire », « faire-part de sénescence » ou « je m’en peigne le cresson ». On y voit la patte d’une époque avec Mandryka ou Fred. La bédéaste fait même référence à ces premières publications comme « Les amours écologiques du Bolot Occidental » sorti en 1977. On voit le chien numérique, sorti de la télévision en 3D qui est un obsédé sexuel faignant. Le format en gaufrier n’est nullement gênant car le dessin est audacieux et en rien classique. Elle met un coup de pied bien senti dans la ligne claire et c’est ultra plaisant. Le bonus est cette volonté de faire un récit de femmes sur plusieurs générations. Le tout dans une critique de la société de consommation, de paraître et d’exigences spécifiques pour les dames. On parle de lifting, de personnes très âgés, de numérique très avancés… Qui ne pourrait pas se reconnaître dans cela? Quel régal de lecture. Impossible de s’arrêter de bretécher là. Rien de tel pour remettre en marche les méninges et son esprit d’irrévérence.

Un petit bijou d’humour caustique, mordant et piquant qui déride les zygomatiques. Comment ne pas en vouloir plus?

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