
A côté du collège, il y a une forêt. Les élèves de 5e adorent aller y jouer. Quand Bao découvre que les adultes souhaitent la raser, elle décide de monter une rébellion.
4e de couverture
Vous, les adultes, vous trouvez ça « mignon » que nous, les ados, nous soyons « engagés ». Mais quand il s’agit de nous écouter, il n’y a plus personne. Vous savez quoi ? C’est terminé, j’en ai marre d’être mignonne !
Lorsque le conseil de son collège décide de raser la forêt avoisinante pour agrandir le parking, Bao décide de tout tenter pour éviter la catastrophe. Ses amies de toujours, Emma et Linnéa, vont lui venir en aide…

Mon avis
Nora Dåsnes nous avait émerveillée « L’année où je suis devenue ado ». Elle revient avec une bande dessinée jeunesse avec des adolescents qui se mobilisent pour une cause. Au collège, quelques élèves de 5e s’amusent dans la forêt attenante. Un jour, Bao apprend qu’elle va être rasée pour faire un parking. Et en plus, quand il pleut beaucoup, la zone devient dangereuse. Elle veut s’opposer aux projets mais personne ne veut prendre en compte sa voie. Puisque c’est ainsi, elle décide de prendre une décision : lutter. « – Mais Bao… ce n’est pas à toi de t’en charger, tu sais? – Et c’est à qui, alors? J’ai pas l’impression que personne fasse quoi que ce soit. »
Heureusement qu’elle a une bande de copines sur qui compter pour monter des actions de sensibilisation. « – Alleeez, c’était mille fois mieux de vivre ça que de rester enfermée à écrire un rapport climatique débile. – Débile? Mais mec, pourquoi il y a une inondation, à ton avis? A cause des précipitations records! C’est ça, le changement climatique. – Ok; Greta Thunberg, comme tu le sens! » (p. 77). Puisque les autres collégiens s’en foutent et les adultes aussi, alors il faut trouver les bons trucs. Un panneau géant installé avec écrit « Sauvons la forêt, non au parking ». Petit coup de pub efficace sur les réseaux sociaux. Pour toucher plus de gens, une action coup de pouce est nécessaire. Donc Bao, Emma et Linnéa et d’autres élèves vont occuper la forêt. Beaucoup abandonne dès les premières contrariétés car quand il pleut, il fait froid et faim. Les meilleurs restent et des parents viennent les soutenir. A partir de là, les choses se modifient.

La bédéaste aborde de nombreux sujets. Tout d’abord la relation entre Bao et sa mère qui est difficile. La maman a toujours beaucoup de travail et même à la maison, elle reste devant son ordinateur. Difficile de créer des moments de partage et de complicité. D’autant plus, que l’adolescence n’est pas une période des plus faciles. Ils se cherchent et les hormones s’excitent. Les émotions sont très bien retranscrites. Même le trouble amoureux est très bien retranscrit.
Le thème principal reste l’écologie. Puisque les adultes ne veulent pas s’impliquer sur le changement climatique, c’est au plus jeune de le faire. « T’as pas lu les infos ou quoi? On n’a jamais eu d’inondations pareilles ici. C’est à cause des records de chaleur en mars, suivis des records de précipitations la première semaine d’avril. Sans le changement climatique, ça serait probablement jamais arrivé. Ce coup-ci, ils vont être obligés d’avouer que cette crise met notre avenir en danger. Donc, je dois y aller. J’ai une forêt à sauver. » (p. 79). Car ils souhaitent garder leur confort et laisser aux autres d’agir. Eux ont peu d’impact donc ils ne doivent rien faire. Rien de tel qu’un groupe soudé et les réseaux sociaux pour bouger les lignes. « Ben moi, je veux pas arrêter d’avoir peur! Tu comprends pas? Je refuse de me laisser endormir comme toi! D’oublier que la planète brûle! » (p. 177). C’est très bien décrit dans l’organisation et le fait qu’il ne faut pas non plus trop de monde.
C’est ancré dans notre réalité avec le fait de montrer les échanges de sms. La mise en page est très dynamique avec un dessin fluide, fun et lisible. On se laisse facilement porter dans le récit. L’enthousiasme est communicatif. Cela donne envie de l’offrir à des adolescentes pour les inciter à la désobéissance civile et d’affirmer leur façon de penser. « Mais cette forêt n’est pas insignifiante. Pas pour les passereaux qui y construisent leurs nids. Pas pour les araignées et les libellules. Pour les champignons, les bouleaux et les petites bêtes dans la mousse. Les milliers de fourmis et d’insectes. Pour moi aussi, elle a du sens. » (p. 209). Il est nécessaire de diffuser des messages positifs et constructifs aux jeunes générations.
Une bande dessinée charmante, convaincue et inspirante pour donner envie à des adolescents de s’impliquer jusqu’au bout dans leurs projets.

Laisser un commentaire